Le président palestinien, Mahmoud Abbas a plaidé, jeudi à Bruxelles, pour l'établissement d'une date-butoir pour la fin des négociations de paix au Moyen-Orient, exhortant l'Union européenne (UE) à contribuer davantage à une solution «juste et équitable». La «nation palestinienne veut vivre en pleine souveraineté (...) et l'Union européenne, en étant un acteur majeur, contribue à créer un embryon d'Etat palestinien», a-t-il indiqué dans un discours prononcé au Parlement européen. Exprimant la gratitude de son peuple au Parlement européen pour la reconnaissance d'un Etat de Palestine, le président Abbas a demandé aux députés européens «davantage d'aide afin de trouver une solution juste et équitable à deux Etats sur base des frontières de 1967». Mahmoud Abbas a jugé, à ce propos, «nécessaire» l'élaboration d'un calendrier précis de négociations et de fixer une date-butoir pour la fin des pourparlers garantissant la fin de l'occupation militaire israélienne et assurant la souveraineté et l'indépendance de la Palestine. Il a salué, à ce titre, l'initiative française d'organiser d'ici à fin 2016 une conférence internationale de paix visant à relancer le processus de paix au Moyen-Orient. «Il est temps pour notre peuple de vivre libre, sans murs ni points de contrôle», a-t-il plaidé devant les eurodéputés, avertissant que le terrorisme ne pourra être éradiqué de la région que si Israël met fin à son occupation des territoires palestiniens. «Israël a transformé notre pays en une prison ouverte», a-t-il souligné. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a estimé, de son côté, que contribuer à assurer la stabilité et le bon fonctionnement de la Palestine est «un devoir moral» pour l'Union européenne, réaffirmant la volonté de l'Union à parvenir à une paix durable entre la Palestine et Israël. L'UE promet depuis fin 2013 des «mesures de soutien en matière politique et économique et dans le domaine de la sécurité» aux deux parties au conflit, si Palestiniens et Israéliens acceptaient de sceller un accord de paix permettant de faire coexister côte à côte deux Etats dans les frontières de 1967. «L'UE est déterminée, aux côtés d'autres partenaires régionaux et internationaux, à contribuer de manière concrète et substantielle à l'élaboration d'un ensemble de mesures incitant les parties à faire la paix dans la perspective d'une conférence internationale prévue avant la fin de l'année», ont affirmé lundi dernier les ministres des Affaires étrangères des 28 Etats membres de l'Union, réunis à Luxembourg. Ils ont appelé la Commission européenne à «présenter sans tarder des propositions, y compris des mesures d'incitation économiques».