«Pour la rencontre, la Roja avait troqué son superbe maillot rouge et or contre un t-shirt barbouillé de spaghettis bolognaises.» Ce match de lundi fut le nouvel épisode d'une rivalité devenue épique. Espagnols et Italiens s'étaient déjà affrontés huit fois ces huit dernières années, dont trois fois sur les deux derniers Euros (avec une qualification de l'Espagne aux tirs au but en quarts de l'édition 2008 et une large victoire 4-0 en finale en 2012). C'est donc réussi, c'est la fête pour les Italiens qui fêteront cette fois leur victoire sur les gondoles de Venise. Une victoire logique au vu de la qualité de leur jeu et surtout du très faible engagement des Espagnols. Cette sortie inattendue de l'Euro-2016 des tenants du titre au mauvais virage n'est autre que la conséquence d'un travail d'équipe décevant. Ils n'ont rien prouvé sur le terrain tout juste quelques signes de vouloir récupérer le jeu perdu au profit des Italiens qui respirent cette folle envie d'aller jusqu'au bout de leur rêve, en l'occurrence arracher le trophée. Tout au long des 90 mn de jeu, les Espagnols étaient méconnus comme s'ils étaient sur l'esplanade, à l'ombre des platanes, comme des poussins. Du haut des gradins, les supporters sortirent les mouchoirs blancs lancés en signe de désapprobation, notamment lorsqu'on sait qu'ils étaient victorieux des Euros-2008 puis 2012 et du Mondial-2010, les voilà aujourd'hui assister impuissants à la fin d'une époque. «Leur déclin avait été amorcé avec l'élimination au premier tour du Mondial-2014. Ils n'avaient montré aucune hargne, aucune envie d'aller de l'avant ni aucune agressivité défensive tout au long du match.» C'est dire qu'au terme de cette confrontation, seule une Italie était présente sur tous les fronts et qui se qualifie en quarts de finale. Résultat, elle renvoie l'Espagne chez elle et s'affiche comme l'une des formations capables de planter son mât sur le pelouse du stade de France pour une finale qui serait encore plus animée, plombée par des milliers de supporters des deux finalistes. Pour l'heure, les Espagnols sont déjà chez eux laissant derrière eux une Italie sortie gagnante du remake de la finale de l'Euro-2012 contre l'Espagne (2-0) grâce à des buts de Giorgio Chiellini (33e) et Graziano Pellè (91e). «La Squadra Azzurra a donné une véritable leçon tactique à la Roja et aurait pu l'emporter beaucoup plus largement sans un grand David De Gea dans les buts espagnols», disait un confrère qui ajoute «après les démonstrations de l'Allemagne et de la Belgique, dimanche 26 juin, l'Italie a également montré qu'il allait falloir compter sur elle dans la quête de la couronne européenne. Et c'est justement contre la Nationalmannschaft que les hommes d'Antonio Conte joueront leur place dans le dernier carré le samedi 2 juillet à 21h à Bordeaux. Un choc au sommet entre les deux plus grandes nations du continent. Le sélectionneur italien Antonio Conte, quant à lui, doit en rêver pour sa part... partir en beauté après l'Euro, en Angleterre pour prendre les rênes du club de Chelsea. En attendant, l'Islande est en train de bousculer les pronostics qui risquent d'étonner plus d'un.