En mars de l'année écoulée étaient organisées, à Alger, les deuxièmes assises nationales de la formation et de l'enseignement professionnels. Les initiateurs s'étaient fixé pour objectif de dresser un état des lieux du Système national de formation et d'enseignement professionnels (SNFEP) depuis les premières assises de 2007. Les participants devaient également identifier les contraintes majeures au développement du SNFEP. C'est donc sur ces deux bases et en partenariat avec différents acteurs, notamment les entreprises économiques publiques et privées, les chambres consulaires (métiers et artisanat), l'éducation nationale, les dispositifs de soutien à l'emploi des jeunes, que le ministère de tutelle s'était engagé dans une phase de réflexion et de construction de stratégie renouvelée de développement. Plus d'une année après, ces deux bases sont tacitement rééditées en ces jours de rentrée de septembre 2016 de la formation et de l'enseignement professionnels. Au moment où le secteur est de nouveau sous les feux de la rampe, qu'en est-il de la stratégie mise en application dans le cadre du programme du gouvernement ? Il accueille actuellement des dizaines de milliers de jeunes intéressés par une formation ou un enseignement professionnel dans un corps de métier. Les effectifs pédagogiques d'encadrement les ont déjà précédés. Bien imprégnés de cette stratégie lors de la réunion présidée par le ministre le 8 septembre 2016 à Alger, les directeurs des établissements de toutes les wilayas du pays ont été instruits à l'effet de placer l'emploi au centre des politiques socio-économiques. Cet aspect a été pris en considération dans l'enrichissement de la grille des métiers à inculquer pour fournir les compétences nécessaires aux secteurs d'activité. Accompagner la dynamique des stratégies sectorielles et développer des métiers reste le mot d'ordre. D'où, l'attention particulière accordée à la dimension territoriale et à l'harmonisation des efforts des deux départements que sont la formation et l'enseignement professionnels d'un côté, le travail et l'emploi de l'autre. La finalité est de garantir une réelle complémentarité dans le domaine de la promotion de l'emploi. Pour bien appréhender cette problématique, les deux partenaires auraient élaboré en commun une approche réaliste, audacieuse et novatrice, selon nos sources. Il s'agirait de création de bassins d'emplois basée sur les spécificités de chaque région. La démarche va dans le sens des investissements consentis par l'Etat pour lutter contre le chômage. «Il est indispensable de mettre rapidement en place les moyens pédagogiques nécessaires pour l'accompagnement des investissements nationaux et étrangers créateurs d'emplois et de richesse», a indiqué un des cadres en poste dans ce département. D'autres ont posé la problématique de la modernisation des infrastructures et des moyens de communication. Pour ces derniers, la création de nouveaux pôles régionaux de développement est indispensable pour espérer stabiliser le taux de chômage national à son niveau le plus bas. Nos interlocuteurs ont cité pour l'exemple la dynamique de croissance de certaines régions et la stagnation chronique d'autres. «En dépit de la dynamique économique que ne manquera pas d'impulser dans les prochains jours, la reprise des activités du complexe sidérurgique Sider El Hadjar à l'Est, le marché du travail restera peu inclusif. Il est déjà marqué par un déséquilibre croissant entre le développement économique aussi bas soit-il, la croissance démographique et les opportunités d'emploi. Il est également question d'élaborer un plan régional de l'emploi. Celui-ci doit être complémentaire aux programmes nationaux à même d'encourager l'insertion des jeunes demandeurs. La révision des dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle figure dans le lot des propositions. Il faut, en effet, savoir que même s'il a eu accès à une formation préparatoire à l'accès à l'emploi permanent, le bénéficiaire est exclu de son poste de travail après la période de validité de son contrat DAIP. L'insertion des diplômés universitaires dans les professions libérales, la promotion des projets d'auto-emploi et le soutien à la mobilité des chercheurs d'emploi, entre autres, ont été qualifiés d'actions d'appui aux dynamiques d'emploi enclenchées par les projets des secteurs de l'industrie.