Les déclarations des institutions internationales à propos de la crise économique que traverse l'Algérie contredisent les dires faits à la presse par le Premier ministre, A. Sellal. Qu'il s'agisse du FMI, de la Banque mondiale, de l'Agence internationale de l'Energie, des agence de notation à l'image de la Coface qui a récemment abaissé la note de l'Algérie au niveau des pays à risque, les pronostics établis par les experts étrangers misent sur une détérioration de la situation financière et économique. Le dinar qui a connu une dévaluation de 20% depuis 2014 va vraisemblablement continuer à être déprécié avec l'improbabilité d'un rebond des cours du pétrole au delà des 50 dollars. Tous les indicateurs affirment que le marché continuera à être inondé par l'offre jusqu'en 2020. Notre Premier ministre avait affirmé à Oum El Bouaghi, que «nos réserves de change ne baisseront pas au dessous des 100 milliards de dollars, quelles que soient les circonstances», alors que la Banque mondiale parle de 60 milliards de dollars en raison de la couverture d'un déficit budgétaire, et du déficit de la balance commerciale qui persisteront durant les deux prochaines années. Sellal visiblement à l'aise pour rassurer les Algériens déclara toujours à Oum El Bouaghi lors de l'inauguration d'une cimenterie, qu'«un travail titanesque pour redonner espoir aux Algériens et consacrer la stabilité économique et sécuritaire du pays», a été fait, relevant au passage que les revenus des hydrocarbures se sont «améliorés», précisant que «l'Etat a engrangé 30 milliards de dollars depuis le début de l'année 2016, et prévoit 35 milliards de dollars en 2017 pour atteindre 45 milliards de dollars en 2018». Cette hausse dont parle M. Sellal a été obtenue non pas grâce à une action conjuguée par les pays exportateurs de pétrole qui auraient rééquilibré l'offre toujours excédentaire, et la demande des pays consommateurs disposant de très importants stocks, mais grâce à l'intervention des grosses firmes pétrolières qui avaient menacé d'arrêter leurs investissements et de procéder à des licenciements massif de travailleurs. Même si aucune usine n'a fermé en Algérie et qu'aucun travailleur n'a été licencié selon Sellal qui a assuré, dans ce cadre, que le gouvernement poursuivait la concrétisation de la politique économique de l'Etat, affirmant que les secteurs de l'agriculture et de l'industrie ont évolué «de manière substantielle» en termes d'investissements, générant ainsi, «un taux de croissance de 3,5% en 2017 pour atteindre 4% en 2018», et que le taux d'inflation sera de 4,7% en 2017 pour stagner à 4% en 2018, n'empêche que les experts des institutions ci-dessus citées n'ont pas la même analyse en soutenant que la production de pétrole en 2017 sera de l'ordre de moins 0,1 million de barils par jour, pour l'Algérie, en raison de tendances macroéconomiques plus faibles, et des incertitudes liées à un réajustement de l'offre qui restera élevée. Le Premier ministre rappelle-t-on avait déclaré que l'Etat «ne recourra pas à une loi de Finances complémentaire cette année», soutenant, toutefois, que «la situation se stabilisera en 2018».