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Les forces spéciales irakiennes piaffent d'impatience
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 10 - 2016

Les hommes de la Division d'or du major Salam seront les principaux artisans de la reconquête de la capitale de l'organisation Etat islamique en Irak.
Avec un air de défi, le premier-lieutenant Alaa Hassan Jaber, 26 ans, s'avance vers la tablée de son major, réunie sur la terrasse d'une maison que les forces spéciales irakiennes (ICTF) ont investie dans le village abandonné de Tel Aswad, à la lisière du Kurdistan irakien, et à cinquante kilomètres à l'est de Mossoul. Droit dans ses bottes, le regard perçant et malicieux, il s'impose dans la conversation matinale : «Moi, j'étais de toutes les batailles !» Le jeune sous-officier vient d'être nommé à la tête d'une compagnie, au sein du régiment du major Salam Jassim Hussein. Et il veut faire impression. La tablée jauge l'impétueux. Le major Salam ordonne qu'on lui donne une chaise. «Kilomètre cinq, tu étais positionné où ?», l'interroge-t-il d'un ton autoritaire, mi-sérieux mi-joueur. Les autres se retiennent de rire. Le torse gonflé, le sous-officier fanfaronne. Il y était, comme à trois autres batailles. Mais pas à la suivante. Le premier-lieutenant Alaa ne se démonte pas. «D'accord, ça fait quatre sur cinq», concède-t-il, en se mordant la lèvre. Tous rient de bon cœur. Depuis que les 2 000 hommes des ICTF, surnommées la «Division d'or», se sont installés à Tel Aswad, le 13 octobre, les jours passent lentement. L'offensive sur Mossoul, le fief de l'organisation Etat islamique (EI) dans le nord de l'Irak, se fait désirer. Ce sont ces hommes qui iront, seuls, porter l'assaut sur le flanc oriental de la ville, une fois que les peshmergas (combattants kurdes) auront terminé la première phase d'approche dans la plaine de Ninive. Leur progression est plus lente que prévu. Parties de domino aident à tuer le temps Les hommes des ICTF s'impatientent. Ils veulent en découdre avec cet ennemi qu'ils commencent à connaître par cœur. Ils ont parfois été seuls en première ligne pour bouter les djihadistes hors des provinces qu'ils avaient conquises en juin 2014. Un rôle bien loin de la mission dévolue à l'origine aux forces spéciales, mais qu'ils ont endossé sans broncher au prix de plus de 350 victimes. Mossoul est leur dernière grande bataille. Les souvenirs des guerres passées et les parties de domino aident à tuer le temps, une fois les tâches de la journée accomplies. Depuis deux ans qu'ils partagent l'essentiel de leur vie dans des campements improvisés et sur le front, les hommes ne cessent de penser à leurs familles. Quand la nuit tombe et que Tel Aswad s'endort peu à peu, ils s'isolent sur un coin du toit pour appeler leurs proches. Certains gardent ainsi le contact tout au long de la journée. Assis sur un bout d'escalier, le regard dans le vague, le sergent Haider Fakhri, grand gaillard de 36 ans et moustache taillée, comme tous ses camarades, a le blues. Il montre les photos de ses trois enfants. «On ne s'appelle pas beaucoup, juste trois-quatre fois par jour. C'est difficile d'être loin d'eux, de les savoir angoissés pour moi», dit-il. Certaines familles n'arrivent pas à s'y faire. Le jeune Abbas, 24 ans, doit composer avec les pressions quotidiennes de sa femme et de ses parents : ils voudraient qu'il quitte l'unité. Mais rares sont les membres de cette division d'élite qui renoncent. Ils disent être prêts à mourir pour la patrie et, fatalistes, ils s'en remettent à Dieu. Au fond, c'est dans le cocon de l'unité qu'ils se sentent le mieux. Il leur manque même lorsqu'ils rentrent chez eux en permission ou entre deux batailles. Au front, il n'y a que l'attente qui leur est insupportable. «Les hommes veulent aller frapper l'ennemi et rentrer chez eux, dit le major Salam. Cent pour cent d'entre eux savent que la victoire est assurée et qu'on nettoiera Mossoul de l'ennemi. La seule incertitude est le temps que cela prendra et le nombre d'hommes que l'on perdra.» Ses hommes le suivront les yeux fermés. Depuis qu'il a été placé à la tête des opérations des ICTF lors de la perte de Ramadi, dans la province de l'Anbar, face à l'EI en mai 2015, le major Salam est devenu une icône pour les militaires comme pour les Irakiens, qui l'ont découvert à la télévision. Son retour au combat après une grave blessure à Fallouja, en juin 2016, par un tir de RPG (lance-roquettes), a décuplé son aura. «Le major Salam est un homme d'exception de par son esprit, sa force et sa passion. Il sait comment atteindre son but. Il aime les soldats et les soldats le lui rendent bien», salue Mohanned. Ce combattant de 36 ans met beaucoup de cœur à remplir sa nouvelle mission, stratégique: assurer à la trentaine d'hommes du major Salam qu'un bon plat chaud les attendra même au milieu des combats. Dimension politique Le plan de bataille est finalisé depuis quelques jours seulement. Il a changé plusieurs fois. Les forces irakiennes se voient contraintes de collaborer avec des troupes aux côtés desquelles elles n'ont jamais combattu, comme les peshmergas kurdes. Cette dimension politique ajoutée à la bataille les dépassent. Seule leur mission les intéresse: on leur a dit qu'ils prendraient Bachiqa. Puis finalement que les peshmergas s'en chargeraient seuls. Mais, peut-être les Kurdes auront-ils besoin de soutien ? Jeudi matin, les combattants kurdes ont lancé cette bataille, avec plusieurs jours de retard sur le calendrier initial. Les échos qui arrivent à Tel Aswad ne sont pas rassurants. La ville résiste avec force, la confusion règne sur le front. Dans la maison qu'occupent les hommes du major Salam, l'agitation est palpable. «Préparez-vous ! On part peut-être cet après-midi», intime le commandant à ses hommes en milieu de journée, avant d'ajouter : «C'est à 70 % sûr.» Fausse alerte Plusieurs fois déjà, ils ont été placés en état d'alerte. On a fait venir les bulldozers, les tanks et les Humvees pour un dernier passage en revue. Lundi, plusieurs unités ont été envoyées au front. Un nouveau campement allait être établi, plus près des combats. Fausse alerte. Les hommes ont été rappelés quelques heures plus tard. Le téléphone du major Salam sonne en permanence. Le brigadier général Haïder Abdelrazaq Al-Saedi, l'adjoint du commandant de la division 1, l'informe des dernières évolutions sur le front et transmet les ordres des généraux, basés à Erbil. Les commandants des autres unités appellent pour coordonner l'éventuelle mise en branle du convoi. Sur la terrasse, des soldats astiquent une dernière fois leur M4. D'autres tuent le temps. Toujours le sourire aux lèvres et une blague en réserve, le mitrailleur Ahmed «Bullet» passe d'une chambre à l'autre papoter avec les soldats. Certains piquent un dernier somme sur les matelas étalés par terre. Tous sont déjà prêts depuis longtemps pour le «zero hour».

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