Victimes notamment de règlements de comptes entre adultes, d'atteintes sexuelles, de problèmes familiaux et d'actes de sorcellerie, au moins 23 enfants et adolescents ont été victimes d'enlèvements signalés à la Gendarmerie nationale durant l'année écoulée. L'importance de la problématique et les proportions alarmantes que prend ce genre d'atteintes aux enfants, ainsi que la recherche d'éventuelles solutions pour endiguer ce fléau, sont les thèmes d'un séminaire, organisé hier à Alger par le commandement de la gendarmerie nationale. En effet, la rencontre nationale ayant regroupé différents acteurs concernés par cette forme de criminalité et autres crimes sur les personnes vulnérables, a permis aux différents intervenants, dont de hauts responsables de la sécurité, des magistrats, des représentants de différents départements ministériels, ainsi que des représentants de la société civile, de se pencher une nouvelle fois sur ce fléau social, et de se concerter pour des solutions adéquates. Ainsi, le débat a été ouvert sur toutes les situations en quête de nouvelles stratégies permettant d'assurer plus de sécurité aux enfants, victimes de multiples maux, et noyés de plus en plus dans la violence. Intervenant à l'ouverture des travaux du séminaire, le commandant en chef de la gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba a insisté sur l'urgence de préserver la population juvénile de toutes formes d'insécurité, et de violence pour une meilleure sécurité publique et pour aussi conforter la position de l'Algérie par rapport aux conventions internationales parafées à ce sujet. Le patron de la gendarmerie a réitéré la priorité qu'accorde son institution à la protection de l'enfance, d'où l'important programme de formation dispensé aux gendarmes, notamment ceux chargés des enquêtes judiciaires et des affaires de mineurs. Pour ce qui des cas d'enlèvements d'enfants constatés au niveau national, le général-major a rappelé qu'il ne s'agit pas d'un phénomène, mais d'une forme de sécurité qui a toujours existé, mais qui devient de plus en plus médiatisée, notamment avec le développement des moyens d'information et de communication. Ceci n'écarte pas de nouvelles proportions qu'a prises le problème, avec, notamment, la banalisation de certaines formes de violence qui tente de gagner du terrain dans la société. Pour ce qui est des activités de la gendarmerie nationale liés aux affaires d'enlèvements d'enfants, le commandant Abdelhakim Bouchème du département de la Police judiciaire de la gendarmerie nationale, a fait état de 23 affaires constatées au niveau national, au cours de l'année écoulée, dont 18 affaires traitées et cinq en cours. A noter que cette forme de criminalité représente 0,11% du nombre total des affaires de droit commun. Quinze autres affaires ont été enregistrées en 2015 et vingt et un en 2014. L'intervenant a, de même, indiqué que les victimes sont généralement âgées entre 13 et 18 ans et que 62%, parmi elles, sont de sexe féminin. Le représentant de la gendarmerie a tenu à démentir des informations «infondées et certaines rumeurs» faisant état de trafic d'organes comme mobile pour les actes d'enlèvements d'enfants. En effet, selon la même source, aucune affaire traitée au cours des trois dernières années n'est liée à ce phénomène de trafic d'organes. Par contre, nos enfants semblent être toujours victimes de règlements de compte entre adultes, de problèmes familiaux, d'obsédés sexuels, et aussi d'une nouvelle forme de criminalité qui prend de l'ampleur dans la société. Il s'agit, en effet, de la sorcellerie dont ont été victimes plusieurs enfants enlevés et assassinés au cours des dernières années. En somme, la violence à l'égard des enfants est un mal de société qui réunit plusieurs formes de criminalité dont l'enlèvement et le meurtre. Prévenir nos enfants contre ces atteintes, ne peut être la responsabilité des services de sécurité seulement, mais est l'affaire de tous ; la famille, l'école, la mosquée, le mouvement associatif et la société entière car, il faut toujours se rappeler que ça n'arrive pas qu'aux autres.
