Avec l'avènement de chaque printemps, l'activité touristique thermale connaît un dynamisme accru à Téleghma (Mila), à la faveur de l'afflux des familles en quête de bien-être et de détente grâce aux eaux minérales souterraines et chaudes qui revigorent les adeptes du hammam provenant des wilayas limitrophes et même les plus éloignées. Situés dans la mechta de Smara, non loin de la ville de Teleghma, l'une des plus importantes communes du sud de la wilaya, les onze hammams existants ont drainé, durant l'année écoulée, environ 400.000 visiteurs, selon Abdellah Laâchouri, directeur du tourisme et de l'artisanat de Mila. L'histoire de ces hammams remonte à l'année 1990 suite à une découverte impromptue faite par Ali Menchar, un fellah qui voulait creuser un puits sur sa terre agricole et qui en a vu jaillir des eaux souterraines chaudes, l'ayant incité à construire un hammam avant de faire des émules parmi ses voisins agriculteurs. Depuis cette période, les structures thermales ont commencé à prendre de l'ampleur, mais de façon «désordonnée» en atteignant les 11 entités suite à l'engouement suscité chez les partisans du hammam provenant, entre autres, des wilayas de Mila, Constantine, Oum El Bouaghi, Batna, Sétif, Biskra, et en permettant de créer plus de 100 emplois directs, ainsi que des emplois indirects dans cette région. Erigés sur des terres agricoles, les premiers hammams construits à Teleghma étaient plutôt «primaires» et comptaient des espaces collectifs, et seulement quelques pièces familiales, avant de prendre de l'essor sur le plan urbanistique, et ce, en l'absence de documents juridiques et permis d'exploitation délivré par le ministère du Tourisme, à l'exception de cinq structures, selon les chiffres avancés par la Direction du tourisme de Mila. Des études hydrogéologiques ont mis en évidence, à cet effet, que l'écoulement des eaux thermales dans la région se fait à raison de 20 litres par seconde dans certains puits et descend à 10 litres par seconde dans d'autres, ce qui pose problème, selon les services de l'hydraulique, de l'agriculture et de l'environnement, quant à l'avenir de cette ressource naturelle, dont on ignore jusqu'à présent le volume, tout comme elle n'est pas protégée d'un risque de pollution éventuellement.