La nomination d'Ahmed Ouyahia, au poste de Premier ministre, en remplacement d'Abdelmadjid Tebboune, a été qualifiée de retour de «l'homme des missions difficiles», dans des lieux, le Palais du Gouvernement, qu'il connaît parfaitement, a une fonction, coordonner l'action gouvernementale, dont il maîtrise tous les aspects. Il est servi par une expérience des plus hautes responsabilités, acquise dans son parcours politique qui a commencé en 1993. À son avantage, à quelques départements ministériels près, il dispose d'un gouvernement qui a commencé déjà à travailler et, lui-même a eu à assumer cette fonction à plusieurs reprises. Son programme est celui que le président Bouteflika a lancé en 2014. De ce point de vue, il ne perdra pas de temps. D'ailleurs, le contexte national ne le lui permet pas. Le Premier ministre aborde sa mission à la veille de la rentrée sociale, en particulier l'approche de l'année scolaire et universitaire, dans moins de deux semaines, et avec d'autres échéances très rapprochées sur lesquelles il est attendu. Son premier rendez-vous immédiat le conduira, le 23 septembre, à la réunion de la tripartite, sauf il décide, en concertation avec ses partenaires sociaux, d'en modifier la date en fonction des nouvelles priorités de son calendrier. Il aura à préparer l'avant-projet de la loi de finance pour 2018 et, à organiser les élections locales destinées au renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW). Sa mission doit répondre à l'exigence de maintenir la relance de l'économie, menacée par les fluctuations à la baisse des cours du pétrole qui est la base des recettes extérieures du pays. A ce propos, les informations sont bonnes: les prix du baril de Brent, s'ils ne remontent pas la pente au rythme souhaité par les pays producteurs, dont l'Algérie, se sont stabilisés, hier, en cours d'échanges européens, 51,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse par rapport à la clôture de jeudi. C'est un bon présage que le brent se situe au-dessus du seuil des 50 dollars. Mais maintenir le cap, cela signifie, on le sait, persévérer dans la voie de la construction de l'économie alternative, libérée de la dépendance aux hydrocarbures et fondée sur les activités productives dans l'agriculture, l'industrie et le tourisme, surtout. Au-delà des échéances à court terme, avant la fin de l'année, c'est, cet objectif que se trace certainement M. Ahmed Ouyahia.
