Le 20-Août 1955, est gravé dans l'histoire de la révolution algérienne. Hier matin, quoique très âgés, d'anciens patriotes de la glorieuse Armée de libération nationale et quelques citoyens, se sont recueillis devant la stèle des martyrs à la rue Mohamed Belouizdad, en souvenir de ceux, pour la plupart anonymes, qui ont donné leur vie durant les grandes manifestations populaires à Alger, des années soixante, mais surtout pour commémorer deux dates importantes dans le processus de décolonisation. En l'occurrence le 62ème anniversaire de l'offensive des bras armés du FLN qu'ils soient maquisards ou sympathisants sous l'autorité du martyr Zighout Youcef, contre les commissionnaires de l'Algérie française, ce qui avait, par représailles, conduit l'armée française, et ses auxiliaires civils de la communauté «Pieds-Noirs» à perpétrer des massacres envers les civils algériens dans tout le Constantinois. Ces tueries de masse avaient déclenché l'indignation de l'opinion internationale et dans le même temps faits connaître au monde entier, que la révolution algérienne était une lutte de libération dans laquelle le peuple algérien dans son écrasante majorité s'impliquait, mis à part les collabos. Cette journée du 20-Août 1955, a été une date charnière parce qu'elle aura contribuée à faire inscrire la question de la décolonisation de l'Algérie à l'ONU, tout en déclenchant un vaste mouvement de solidarité émanant des peuples qui, à l'époque, revendiquaient leurs indépendances. Internationaliser le conflit a largement contribué à revigorer les moudjahidine et le peuple tout en dévoilant le hideux visage du colonialisme, se manifestant par la servitude au bénéfice exclusif des occupants. La guerre imposée aux Français avait désormais un sens irréversible. L'autre date, celle du 20-Août 1956, fut l'organisation du Congrès de La Soummam. Il était vital pour les chefs de la révolution armée de définir les assisses de l'action politique et armée, par l'adoption d'une charte structurelle avec pour but de généraliser l'insurrection partout à travers le territoire national, tout en consacrant le FLN comme seul représentant du peuple algérien en prévision des négociations à venir prédestinant à l'indépendance avec les autorités politiques françaises. Le fait de réunir les principaux chefs militaires et politiques de la mouvance FLN et son bras armé l'Armée de libération nationale en plein cœur de la Kabylie, a été dans la guerre psychologique menée par les Algériens une autre victoire, d'autant qu'à cette période, la propagande de l'armée coloniale évoquait l'essoufflement, voire la défaite éminente des quelques combattants restant dans les djebels de la Kabylie, et des Aurès. La révolution algérienne avait été glorifiée partout à travers le monde, y compris sur le territoire français, par des hommes et des femmes qui ont décidé d'apporter un soutien politique, aux résistants algériens. Notre émigration n'est pas restée en retrait de la bataille puisqu'elle organisa des manifestations réclamant l'indépendance, dans la capitale française. Nombreux furent les émigrés à y participer à cet élan nationaliste, et nombreux ceux qui sont morts assassinés sur les deux rives de la seine. La lutte aujourd'hui n'est pas terminée, elle se poursuit sur un autre front celui de la concrétisation de la souveraineté économique, du développement, du savoir et de la liberté. Toutes ces valeurs pour lesquelles se sont sacrifiés nos valeureux martyrs, restent d'actualité.