L'Algérie vient d'enregistrer un encourageant résultat relatif au déficit commercial durant les huit premiers mois de l'année en cours. Cette lacune spécifique à une économie basée sur la rente pétrolière, qui a tendance à devenir pérenne dans les échanges commerciaux avec nos partenaires étrangers, n'est pas une surprise. Néanmoins, des progrès sont réalisés à la suite de la contraction des importations et du recul des revenus des exportations présumées couvrir nos besoins en biens alimentaires, en biens d'équipement agricole, industriel, en produits bruts et en biens de consommation non-alimentaire. Le solde de la balance commerciale montre que l'Algérie consomme en importations plus qu'elle ne vend ses productions à l'étranger. Le tarissement du Fonds de régulation des recettes, ces dernières années est, bien sûr, résultant de la baisse des revenus pétroliers, depuis le deuxième semestre 2014, identiquement de la politique partielle de l'ouverture du commerce extérieur, sans que cette mesure ne profite aux exportateurs algériens. La création de zones de libre-échange est de ce point de vue très instructive sur le déficit commercial qu'elle a engendré l'Algérie, pas seulement lorsqu'on sait que le taux de dépréciation du dinar par rapport aux deux monnaies principales que sont l'euro et le dollar, contribuent à pénaliser la balance commerciale de l'Algérie, particulièrement en l'absence d'une balance courante féconde. Le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes algériennes nous indique que le déficit commercial de l'Algérie a reculé à 7,32 milliards de dollars sur les huit premiers mois de 2017 contre un déficit de 12,23 milliards de dollars sur la même période de 2016, soit une baisse de 4,91 milliards de dollars correspondant à une chute du déficit de 40,12%, plus loin dans le temps en 2016 le déficit commercial avait atteint 9,8 milliards de dollars rien que pour les cinq premiers mois de l'année, contre un déficit de 7,23 mds usd à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 35,5%. Toujours selon le CNIS, les exportations avaient reculé à 9, 82 milliards de dollars sur la même période sus-indiquée contre 15,39 milliards de dollars US sur la même période de 2015 soit moins 36,2%. Autrement dit, le recul avait été de 5,57 milliards de dollars/US. Les chiffres avancés par le CNIS nous informent que la baisse du déficit commercial est de plus de 40,12% sur les huit premiers mois de l'année 2016, ce qui correspond à un recul de 7,32 milliards de dollars et que les exportations ont nettement augmentées atteignant 23,51 milliards de dollars (mds usd) sur les 8 premiers mois de l'année 2017 contre 19,41 mds usd sur la même période de 2016 (+21,12%), en hausse de 4,1 mds usd. Ces résultats ne sont pas le fruit d'une amélioration de la productivité dans le domaine des hydrocarbures, ni des exportations hors hydrocarbures lesquelles ont connu une baisse de moins 2,56% en 2017, se chiffrant à 30,84 milliards de dollars, contre 31,65 mds usd, de conclure donc, que les hydrocarbures, selon le CNIS, demeurent la manne nourricière essentielle s'arrogeant un volume global des exportations de l'ordre de 94,71%. Un chiffre en hausse grâce aux rebonds des prix du pétrole par rapport aux années précédentes. L'Algérie est encore loin de parvenir à équilibrer sa balance commerciale en faisant en sorte que ses exportations couvrent au moins ses importations. La conception d'Ouyahia de reprendre l'exploitation des gisements de gaz de schiste en attendant que l'industrie, l'agriculture, et le secteur tertiaire soient plus performants paraît dans ce contexte de crise financière aiguë, très avantageuse, n'en déplaisent aux écolos. Le pétrole de schiste serait en ces temps de disette salutaire, à moins que....