Le renforcement de la psychologie scolaire dans l'objectif de lutter contre la violence, la délinquance juvénile et les addictions en milieu scolaire, figure parmi les préoccupations du Plan national de santé mentale 2017-20120, fraîchement lancé, a indiqué jeudi à Oran le sous-directeur de la promotion de la santé mentale au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. En marge de la présentation du même plan à l'occasion d'une journée d'étude sur la dépression en milieu professionnel, organisée par l'Observatoire régional de la santé d'Oran (ORS), le Pr Chakali Mohamed a souligné que les actions menées jusque là par les psychologues scolaires sont minimes. Ceci s'explique, selon lui, par un décalage entre l'offre et la demande : 1 200 psychologues dans la santé publique pour 8 millions d'élèves scolarisés dans les établissements scolaires. La précarité de ce secteur n'arrange pas les choses, a-t-il déploré, affirmant que le personnel des psychologues au niveau des établissements scolaires est instable, avec des professionnels souvent recrutés contractuellement dans le cadre du programme de l'Anem. Le plan prévoit de renforcer la présence et le rôle des psychologues scolaires. Toutefois, le Pr Chakali explique que les mesures stipulées par le Plan national de santé mentale seront appliquées selon les moyens dont dispose la santé scolaire, soulignant que la tutelle ne peut pas s'engager à garantir un suivi psychologique pour tous les élèves. Le Plan national de santé mentale se préoccupe de trois catégories de milieux : professionnel, carcéral et scolaire, a-t-on expliqué lors de la présentation. Pour le milieu carcéral, le Pr Chakali estime que malgré les efforts considérables déployés par le ministère de la Justice au cours des dernières années, pour améliorer la santé des détenus, beaucoup reste à faire en matière de préservation de leur santé mentale. S'agissant des missions, il a fait savoir que ce plan tente d'apporter des réponses adaptées à des problèmes spécifiques comme l'autisme et la toxicomanie, et des catégories spécifiques comme l'enfance, l'adolescence et les personnes âgées. «Alors qu'on réagissait souvent dans l'urgence pour répondre à ses problèmes, le plan constitue un référentiel national avec des mesures spécifiques pour beaucoup de problèmes de santé mentale pour différentes catégories», a-t-il assuré. Des groupes de réflexion sur l'application du plan national de santé mentale dans les différentes régions du pays regroupant des spécialistes de différentes institutions publiques, seront créées au fur et à mesure, a indiqué le Pr Chakali.