Ils étaient tous là, ou presque. Les présidents de la FAF et du COA, le sélectionneur national mais pas celui de la LFP. On remarquera les joueurs, anciens et nouveaux ceux qui ont pétrie la pâte de notre foot et ceux qui tentent de le maintenir en vie. A l'instar des Rachid Cheradi, Hamid Zouba, Kamel Lemoui ou Abderahmane Mehdaoui...et bien d'autres. Ils étaient tous là pour ne pas dire à l'ombre de l'histoire de notre foot écrite et représentée par ces grandes figures. Au cœur de cet espace de l'hôtel El Aurassi des journalistes micros a la main, quant à eux font la chasse aux joueurs et dirigeants mais encore aux meilleurs scoops qui illustreraient la température de ce qui se trame dans les coulisses, surtout sur cette première réunion que l'Amicale des Anciens Internationaux de footballeur organise en ce 18 octobre 2017. Dans la salle 06, intervenants se sont succédés avec des arguments détaillés qui auraient pu contribuer à pousser ce professionnalisme du foot vers le haut, mais ce professionnalisme n'existe presque pas si ce n'est sur papier. Fait remarquer la majorité des participants. Yacine Ould Moussa sonne la charge : Quel préalable fallait –il réunir pour réussir cette transition vers une industrie du spectacle appelée professionnel ?, s'est-il interrogé avant d'enchainer avec une autre interrogation «Etait-il possible de lancer le professionnalisme avec quelques clubs compte tenu de la non réunion des préalables...enfin quel mode opératoire fallait-il préconiser ? Dans sa communication, il rappellera que la réussite passe par des formateurs et des entraineurs de qualité, des infrastructures de qualité disponible, non seulement mais aussi des financements adaptés et transparents, et surtout par une gestion intelligente avec des moyens humains et matériels appropriés qui seront caractérisés par un contrôle pertinent et surtout régulier. Il définira le football professionnel comme une entreprise de spectacle sportif. Il aura raison de rappeler devant une assistance acquise a son intervention, notamment, lorsqu'il disait «un Club de professionnel doit véhiculer du sens des valeurs et un sentiment d'identité nationale». Notre professionnalisme, conclura–t'il «aurait mieux évolué, s'il avait bénéficié d'un Humus institutionnel et humain présentant plus de vision stratégique, de démarche intégrée, d'évaluation objective des programme, des hommes, de structures et de concertations institutionnelles. Zoubir Ketfi, économiste et expert juridique, préfère quant à lui, rappeler ce qu'est le football professionnel. Pour illustrer son fonctionnement qui n'est nullement établit chez nous, a pris comme exemple l'Allemagne, l'Angleterre ou encore l'Espagne des pays ou il fait bon vivre sous la couverture du foot professionnel, on y goute et on y apprécie. «Certains clubs européens, comme le Bayern Munich, s'autofinancent grâce à la billetterie, le sponsoring et le naming, qui consiste à céder l'appellation du stade à un bailleur de fonds, comme eux l'ont fait avec Alliance», «L'écart est énorme entre ce qui se passe ailleurs et nous. Qu'est ce qui pourrait nous empêcher de tricoter juste ce qu'il faut pour s'illustrer comme bâtisseur du football professionnel» a indiqué Zoubir Ketfi, avant de citer l'exemple des clubs anglais, qui sont «cotés en Bourse» ou celui de leurs homologues espagnols qui «se basent sur l'apport indéfectible de leurs supporters, des abonnés à l'année et qui sont majoritairement actionnaires du club», a-t-il ajouté. Les autres experts ont établi une analyse pointue jusqu'à démontrer ce qu'est le football professionnalisme. Et pour marquer ce derapage entre les textes et terrain, on fera référence aux clubs qui sont beaucoup plus des associations sportives à but non lucratif, elles ne génèrent aucun profit. Qui sera preneur de ces clubs lorsque les bailleurs de fonds préfèrent s'éloigner et attendre les beaux jours de notre football. Que produisent-ils ces clubs? si ce n'est des conflits internes, quel retour d'investissement faudra t-il attendre ? L'invité surprise de cette journée, en l'occurrence Guy Roux ex entraineur de l'AJ Auxerre est intervenu durant près de 60' durant laquelle il a évoqué l'expérience de AJA, et surtout comment un club par sa bonne gestion, sa bonne discipline, et sa transparence peut devenir un club fort à même séduire des entreprises par sa production, parce que le club fait du spectacle à travers son beau spectacle. En conclusion, cette journée aura tout simplement démontré que le professionnalisme dans le foot n'a jamais existé et qu'il va falloir remettre le zéro pour redémarrer. L'AAIF a le mérite d'avoir relancé le débat qui semble ne pas s'arrêter à ce stade. Nous y reviendrons avec plus de détail dans notre prochaine édition.