Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a mis en garde hier lors d'une conférence de presse animée au siège national de son parti à Alger contre les conséquences fâcheuses que pourrait engendrer la situation actuelle marquée par des incertitudes sur le plan économique et politique. Le conférencier a estimé que la situation n'augure guère d'un dénouement «dans la mesure où le pouvoir s'entête à rester en place en dépit des échecs». Pour le conférencier «l'Algérie est sur la mauvaise voie» pour ses choix économiques marqués par l'improvisation et sans stratégie ou planification aidant à la sortie de notre dépendance des hydrocarbures. «Les compétences nationales sont pourtant là pour mener le pays vers un développement économique et éviter ainsi de dépendre des richesses fossiles.» Il ajoute qu'«il est temps d'édifier une économie nationale». Le conférencier s'est étalé sur la question de la souveraineté nationale «menacée» à cause «d'une politique favorisant les intérêts français dans notre pays». Le pouvoir actuel ne veut toujours pas partir en dépit de la détérioration de la situation. Il faut rendre la souveraineté au peuple, assène-t-il. L'orateur a estimé que «le temps presse», mettant en garde contre une explosion sociale qui serait ravageuse. Il estime que les ingrédients d'une explosion existent et que l'ouverture économique a été menée sans préparation. «Imaginons un instant que les travailleurs (tous secteurs confondus) exigent en même temps des augmentations des salaires ? Comment faire pour les augmenter dans la mesure où notre pays dépend uniquement des recettes des hydrocarbures», s'est-il interrogé. Il n'est pas d'autres issues, selon Touati, que de restituer le pouvoir au peuple par l'élaboration d'une nouvelle constitution et par l'élection de nouvelles assemblées représentatives. Le conférencier indiquera en outre que son parti ne cherche pas à se positionner par l'entremise d'alliance avec les partis au pouvoir.
