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Gouvernement : Du délestage à Staoueli à la bonne gouvernance
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 02 - 08 - 2015

Les habitants de la ville côtière de Staoueli ont bloqué la rue vendredi dernier pour protester contre les récurrentes coupures de l'électricité et une liste de distribution de logements sociaux.
On ne saura ni combien ils étaient ni vers où ils voulaient se diriger tant l'anarchie était totale, mais ils sont sortis pour exprimer leur mécontentement contre les coupures d'électricité qu'ils jugent insupportables et la distribution de logements sociaux dont la liste est, selon eux, loin d'être fiable. Vendredi, Staoueli a rappelé la colère qu'il a couvée en janvier 2011 lorsque les prix de l'huile et du sucre avaient flambé. Si la remise en cause des listes de distribution de logements sociaux est courante à travers l'ensemble du territoire national depuis plusieurs années, celle des coupures de l'électricité avaient disparues pendant longtemps pour ressurgir cet été notamment depuis que les températures excèdent leurs niveaux « normaux ». Il est clair que l'utilisation des climatiseurs connaît un essor effréné. Beaucoup de familles en ont même placé dans leur cuisine, encore plus depuis le début de ramadhan. Délestage ou coupure d'électricité pour assurer la maintenance technique des équipements, le phénomène est récurrent et détestable. L'on sait qu'il existe des commerçants véreux qui coupent le courant électrique dans leurs magasins pendant la nuit pour économiser quelques dinars sans se soucier de mettre en danger les consommateurs qui achètent des produits périssables dont la fraîcheur et la salubrité ne sont assurées que si la chaîne de froid ne s'interrompe pas. Les pouvoirs publics font cependant de même en procédant aux coupures d'électricité d'une manière anarchique sans prévenir les usagers mais aussi sans se soucier de la dégradation de grandes quantités de produits alimentaires. Les services de la Sonelgaz restent silencieux aux appels des citoyens qui veulent savoir combien va durer une coupure. Ils le sont aussi restés à nos appels. Même le service presse de l'entreprise ne répond pas.
Le ministère de tutelle n'a eu de cesse les dernières années de se vanter d'avoir réglé ces problèmes en procédant aux raccordements au réseau d'électrification et aux placements de centrales « puissantes » même dans les lieux les plus reculés du pays. Il faut croire que les responsables ne se lassent jamais de faire dans un optimisme béat et d'ignorer les problèmes les plus élémentaires des citoyens. Aucun d'eux ne semble s'être mêlé au moins une fois aux multiples tracasseries dans lesquels s'enfoncent quotidiennement toutes les régions du pays. Le wali, le premiers qui doit bien voir que la wilaya qu'il dirige est devenue un dépotoir et se noie dans les poubelles. Autre désagrément, les embouteillages qui bouchent la moindre ruelle non seulement dans la capitale mais dans la plus petite localité urbaine.
OPTIMISME DU GOUVERNEMENT ET GOULOTS D'ETRANGLEMENTS
L'on n'entend plus parler de « plan de circulation ». Le gouvernement a l'air d'avoir baissé les bras devant le déferlement d'un nombre impressionnant de voitures. L'augmentation du nombre de véhicules lui permet de faire le dos rond et de l'avancer comme cause fatale du blocage de tous les circuits routiers, y compris sur la fameuse autoroute Est-Ouest. Des ministres se targuent de mettre toute leur intelligence dans la négociation d'un projet de construction automobile étrangère en Algérie sans pour autant que d'autres réfléchissent sur comment permettre au parc existant de circuler sans bloquer toute une capitale. L'Algérie n'est pas le seul pays à travers le monde qui a plus de voitures qu'il peut en contenir. A la différence que les autres réfléchissent quotidiennement à une gestion efficace de la circulation routière. « Les services de sécurité en faction sur les axes routiers n'ont même pas pensé à changer leurs dispositifs en fonction de la saison estivale où le nombre de véhicules et de personnes augmentent incontestablement », relevaient des diplomates étrangers qui cherchaient une plage « où on pourrait mettre les pieds». Sauf peut-être du côté du littoral ouest où les automobilistes sont détournés du circuit initial pour rejoindre l'autoroute, une décision loin d'être intelligente. Partout, les voitures vont dans tous les sens, même en présence de gendarmes, bloquant souvent des circuits routiers pendant de longues heures sans qu'aucun responsable ne s'en soucie. « Normal, eux, ils utilisent les gyrophares pour passer, ils ne savent pas ce que c'est les bouchons», se plaignent des estivants. Le gouvernement devrait mettre les pieds sur terre et prendre les problèmes quotidiens des citoyens au sérieux. Le comble c'est qu'en pensant travailler au profit des populations, ils les poussent encore plus vers des goulots d'étranglements sans possibilité de s'en sortir.
Le mécontentement exprimé vendredi dernier à Staoueli a pesé de tout son poids dans une région où la déferlante des estivants, en voitures, sur des motos et même à pieds, la haute température, le fort taux d'humidité et le lourd cordon sécuritaire (tous corps confondus) semblent aspirer le moindre souffle d'air. Simple fait du hasard ou recoupement recherché, en 2011, les citoyens de Staoueli qui manifestaient contre la cherté de l'huile et du sucre avaient juré avoir vu au même moment Saïd Bouteflika déambulant dans sa voiture et scrutant ce qui se passait. Les émeutes de vendredi dans cette même côte ouest ont été menées quelques jours à peine après que la rumeur faisant état d'un attentat contre ce même Saïd Bouteflika à Zéralda (jouxtant Staoueli), avait fait le tour du pays et du monde. Aujourd'hui, on en parle encore à n'importe quelle occasion.
LES PREROGATIVES SANS LIMITES DU PRESIDENT
Tentative d'assassinat pour provoquer un coup d'Etat ? Règlements de comptes pour éliminer quelqu'un qui dérange grandement ? Ballon-sonde d'officines ou alors rumeur d'estivants? Des bribes d'informations laissent entendre que le frère du président n'a eu la vie sauve que grâce à son chauffeur qui a réussi à dépasser les feux nourris qui ont été déclenchés au passage de la voiture. L'on avance même que des armes avaient été trouvées à l'entrée de la résidence d'Etat de Zéralda. Hallucinations, bavardages de cafés, illusion collective, il est évident que la réponse n'est à portée d'aucune main. « Seul Dieu et les Bouteflika le savent…et encore ! », s'est exclamé un haut fonctionnaire. Des voix ont susurré que les Bouteflika ont monté un scénario pour procéder aux changements dans les plus hautes instances des services de sécurité. « Ceux qui le pensent n'ont rien compris au fonctionnement et à l'exercice du pouvoir notamment depuis 2004», nous disait jeudi dernier un haut gradé. L'histoire a bien retenu que le patron des services des renseignements dont le visage reste pratiquement inconnu par le commun des mortels, a été accusé de faute grave par l'inculte secrétaire général du FLN sans qu'il ne soit banni des rangs de ce parti comme l'a été son prédécesseur Belkhadem pour on ne sait quoi. C'était quand même le premier signe fort de la débâcle du DRS. Il est certain que les conséquences d'un tel processus de désagrégation, et elles doivent bien exister, ne peuvent être ni signées ni précisées encore moins assumées publiquement par ceux qui les subissent. Par contre, ils savent que ceux qui l'ont programmé ont toute latitude de l'achever.
Beaucoup de responsables rappellent les dispositions de la Constitution pour démontrer que le chef de l'Etat à des pouvoirs sans limites pour nommer et limoger qui il veut sans en préciser les motifs. « Il est le chef suprême des forces armées de la République, responsable de la Défense nationale, (…) arrête et conduit la politique extérieure de la Nation, (…) nomme le 1erministre et met fin à ses fonctions, dispose du droit de grâce, de remise ou de commutation de peine, (…) nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat, (…) les responsables des organes de sécurité(…) », stipulent les articles 77 et 78 de la Constitution. L'on note que lorsqu'il avait décidé de mettre fin au règne de Larbi Belkheir alors directeur de son cabinet à la présidence de la République en le déclassant de son statut de « faiseur de rois », à celui de simple ambassadeur à Rabat, il n'avait « monté » aucun scénario. Une simple incompatibilité d'humeur entre son frère et « le Cardinal de Frenda » aurait suffi pour éliminer un général « janviériste » qui avait marqué de sa griffe la gestion des affaires les plus lourdes de l'Etat. Belkheir avait été pratiquement le premier militaire qui avait enclenché le processus d'intronisation de Bouteflika à la tête de la présidence de la République. «Je pensais le connaître mais il a des réactions qui m'intriguent», avait-il avoué un jour à son proche entourage.
QUAND L'ETAT PRIVATISE FAIT UNE FAVEUR AUX CITOYENS
L'histoire pourra en parler peut-être un jour. Ce qui est sûr, c'est que depuis que la scabreuse histoire d'un éventuel attentat contre Saïd Bouteflika a fait le tour de l'Algérie et des médias étrangers, les dispositifs sécuritaires ont été lourdement renforcés imposant leur diktat aux simples citoyens et rétrécissant de plus en plus les espaces publics au profit des hommes du pouvoir. Cet été, il ne faut surtout pas espérer prendre le raccourci liant Club des Pins-Moretti-Sidi Fredj pourtant ouvert à la circulation « publique ». Il n'a pas suffi aux responsables de doubler les barrages de la gendarmerie devant toutes les issues menant à la zone d'Etat mais ont placé d'autres de sociétés de gardiennage dont les agents sont choisis probablement pour leur insolence et leur mal-éducation. Ils sont dédaigneux, arrogants, méchants et même vulgaires. «Même si c'est un colonel ou même un général, il ne passera pas s'il n'a pas une autorisation», répétait l'un d'entre eux devant des citoyens qui voulaient comprendre pourquoi n'avaient-ils plus le droit d'emprunter un tronçon public. « Je vous fais une faveur», nous avait dit leur chef avant de nous laisser passer. L'on se demande depuis quand est-ce une faveur de laisser passer des citoyens dans des rues publiques d'autant que le tronçon en question contourne et ne donne nullement accès à la zone d'Etat. « Leur vie est plus chère que la nôtre», nous disait un père de famille que les agents de sécurité avaient remballé avec une incorrection inouïe. Bien lotis dans leur « Club », les responsables, tous rangs confondus, se fichent de privatiser encore plus les espaces publics pour leur seul profit. Ils ont même bloqué des lois pourtant signées pour laisser les jeunes accaparer des rues, propriété de l'Etat, et imposer à leur guise, bâton en main, des tarifs de stationnement aux usagers. « Aujourd'hui, c'est 100 DA parce que le prix du pétrole a baissé et l'euro a augmenté», avait dit un jeune à un conducteur qui lui avait tendu 50 DA. « Aimons-nous les uns les autres, cultivons la culture de la paix, arrêtons de nous détester et de nous haïr les uns les autres», n'a de cesse de répéter le 1er ministre dans toutes ses tournées à travers le pays. « Haine » entretenue vraisemblablement pour étouffer les citoyens avec des mesures dont les bienfaits bénéficient aux seuls détenteurs de pouvoirs civils et militaires. A entendre ces ministres parler, c'est à croire que le gouvernement ne vit pas en Algérie.


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