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Sellal à Aïn Defla : «Nous ne pouvons plus nous aventurer à compter sur le pétrole »
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 28 - 11 - 2015

La célébration du 41ème anniversaire de la création de l'UNPA qui devait être, selon le 1er ministre même, « un moment fort en décisions » au profit de la profession, a servi de tribune à Mohamed Allioui pour revendiquer « la constitutionnalisation des terres agricoles ».
C'est un fait politique «inédit» ou plutôt «novice » qui a eu lieu jeudi dernier à Aïn Defla où le 1er ministre a effectué une visite de travail dans quelques communes de la wilaya. Bien malin serait celui qui lui trouverait un ancrage « intelligent ». En effet, alors qu'il avait affirmé le 14 novembre dernier lors de la tenue de la tripartite à Biskra qu'il allait annoncer d'importantes décisions au profit du secteur de l'agriculture, il en sera rien. Il s'en abstiendra même à la dernière minute puisqu'il avait préparé un discours qui en contenait 8 (décisions) dont certaines ont été arrêtées il y a un ou deux ans, mais qu'il évitera d'annoncer, mis à part une ou deux, bien banales. Déclarée par ses soins depuis longtemps comme devant être « une rencontre très importante », la célébration du 41ème anniversaire de l'UNPA (Union nationale des paysans algériens) l'a été plutôt par le nombre d'invités qui avait dépassé bien plus les 4000 en comptant avec ceux qui étaient confinés à l'entrée de la salle pour suivre les discours sur grand écran. Jeudi dernier, la salle dans le centre-ville de Aïn Defla était comble avec tout ce qu'elle contenait comme «représentants» des agriculteurs à l'échelle nationale et surtout comme responsables «d'organisations de masse» sur lesquelles le pouvoir s'est toujours appuyé notamment dans ses moments décisifs de redistribution de rôles ou de redéfinition de pouvoirs.
C'est ainsi que le secrétaire général de l'UNPA a eu toute la tribune à lui pour rappeler l'assistance aux bons souvenirs des «slogans» dignes des années de plomb. Le soutien «indéfectible » au président de la République, la consécration de son programme quinquennal comme seule feuille de route pour servir le pays, le tout sous-tendu incontestablement par un rappel de l'adhésion de l'UNPA à l'initiative du FLN de fédérer « toutes les forces vives de la Nation pour préserver la cohésion de ses rangs ainsi que la paix et la stabilité ».
ALLIOUI VEUT LA CONSTITUTIONNALISATION DES TERRES AGRICOLES
Mais pas seulement parce qu'il reste que le plus important dans le long discours de Mohamed Allioui a été indéniablement sa revendication-phare de «la constitutionnalisation des terres agricoles et de leurs potentiels de production et de productivité » en s'appuyant sur la décision du président de la République de dégager un million d'hectares en irrigué dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud, aux fins «d'assurer la sécurité alimentaire au peuple». Il réclamera au gouvernement de procéder à l'assainissement du foncier agricole par la récupération « de milliers d'hectares qui n'ont pas été travaillés 5 ans après leur attribution ». Il veut que l'Etat brandisse «un carton rouge devant tout acte de laisser-aller, de détérioration ou de dilapidation de terres arables». Il recommandera au gouvernement de ne plus permettre la dilapidation des terres agricoles, et d'en éloigner le béton en construisant, comme le conseillent des experts, sur les crêtes et collines ou les terrains à contrainte. (Voir le Quotidien d'Oran du jeudi 26 novembre 2015, page 4).
Allioui réclamera en outre la création d'une caisse d'assurances pour les crédits agricoles, le soutien à l'ensemble des éleveurs notamment de camelin, aux palmeraies, l'affiliation de l'ensemble des agriculteurs au système de sécurité sociale et l'ouverture de centres de formation professionnelle aux jeunes des zones rurales. Il souhaite alors une ANSEJ pour le soutien et l'accompagnement des enfants d'agriculteurs.
Il est curieux que le SG de l'UNPA se met à réclamer des soutiens et aides à l'agriculture après que le gouvernement les ait adoptés sur « décisions du président de la République ». Un décret a bien été signé la fin du mois d'octobre dernier pour l'ouverture du droit d'affiliation des agriculteurs au système de sécurité sociale avec en prime l'octroi de la carte « Chifa » pour la prise en charge de leurs ayants droit. Sans compter les textes de création de la banque «petits agriculteurs».
Ces décisions figuraient d'ailleurs parmi celles contenues dans le discours que le 1er ministre devait prononcer à Aïn Defla mais qu'il a retiré pour le changer par un pense-bête de « grands principes » du lancement d'une économie diversifiée après l'extinction de la suprématie financière des hydrocarbures. Abdelmalek Sellal devait annoncer à la profession la décision du gouvernement «d'affilier agriculteurs et éleveurs dans le système de sécurité sociale et dans celui de la retraite à travers un mécanisme déjà mis en œuvre depuis le début du mois de novembre en cours».
DES DECISIONS DEJA PRISES…
L'affiliation devrait concerner près d'un million de personnes activant dans le secteur de l'agriculture. Il est désormais question aussi de l'instauration de crédits de campagne bonifiés ou même sans intérêts, sous forme de crédit mutuel rural en (re)créant un établissement financier à partir de la caisse d'assurances de la CNMA.
Le gouvernement décide d'ordonner l'extension «immédiate» des périmètres irrigués en mettant en œuvre la décision du président de la République de viabiliser à cet effet un million d'hectares dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud. Le secteur doit préconiser en priorité l'irrigation des petites et moyennes exploitations.
Il doit aussi délivrer des autorisations de forages de puits pour les besoins de l'irrigation d'appoint. Comme autre décision du gouvernement, encourager et promouvoir l'investissement et le partenariat dans les exploitations agricoles et les fermes pilotes. Il est rappelé en même temps l'augmentation du soutien attribué à la production du lait et aux cultures fourragères.
Le 1er ministre avait aussi prévu, entre autres décisions, de réitérer l'appel aux investisseurs pour mettre en place des fermes agricoles intégrées où se côtoient la production, la transformation et la mécanisation avec comme objectif de développer le secteur et de se tourner vers l'exportation. Il est cité par ailleurs la mise en œuvre du projet de viabilisation de 120 h dans les régions du Sud. L'ONAB, l'OAIC, les Giplait, Frigomard, l'ONAB, officines et structures relevant du secteur mais tournés plus vers l'importation des céréales, de la poudre de lait, de l'aliment du bétail (décision évoquée par le 1erministre à Aïn Defla), doivent désormais faire un travail de proximité, d'accompagnement et de suivi auprès des agriculteurs investisseurs.
Tout en se référant aux « conditions économiques et financières difficiles du pays », le 1er ministre a voulu être rassurant en affirmant que «le gouvernement a pris les décisions qu'il faut pour développer une économie hors hydrocarbures ». Il fera référence au débat qu'il a qualifié de « houleux » au parlement autour du projet de loi de finances 2016 pour souligner que « nous ne pouvons plus nous aventurer à compter sur le pétrole dans les années à venir, l'agriculture est la clé, notre salut ». Sellal notera que le statut du foncier commence à prendre de véritables contours après la délivrance de 176 000 actes de concession. « L'opération n'est pas terminée », a-t-il dit. Il instruira les éleveurs à mécaniser la production du lait pour que « dans 4 ou 5 ans vous produirez de la poudre de lait, on doit arrêter son importation qui est trop massive ».
«LES MOYENS NE POSENT PAS DE PROBLEME»
Fortement applaudi par l'assistance convoquée à la réunion nationale du secteur de l'agriculture à Aïn Defla, le 1er ministre a commencé par assurer que « nous avons des solutions à la crise, (…), la terre, c'est la dignité du peuple, (…), elle était au cœur de la guerre de libération du colonialisme ». Il fait savoir alors en paraphrasant Bouteflika que « la solution est entre les mains des producteurs agricoles (…) le défi, c'est la préservation de la souveraineté nationale qui exige d'assurer la sécurité alimentaire à notre peuple ». Il recommande une mécanisation accrue de l'agriculture et une intensification de la production des cultures maraîchères avec en prime la pomme de terre qui doit atteindre selon lui « 800 et 1000 quintaux à l'hectare ». Il promet à cet effet « davantage de soutiens ». Pour lui, « les moyens ne posent pas de problème, il faut qu'on change les mentalités ». Son appel pour la création de complexes agricoles intégrés est aux détenteurs de gros capitaux pour les transformer en « charika gadra (société puissante) ». Il affirme même que « nous avons les ressources en eau qu'il faut pour tout foncier agricole confondu ».
Le 1er ministre précisera néanmoins que le secteur souffre de manque de main-d'œuvre. « Il y a deux ans, le gouvernement a décidé d'associer le ministère de la Formation professionnelle et celui de l'Agriculture pour créer trois centres de formation des agriculteurs, à Mascara, Aïn Defla et El Oued », a-t-il déclaré.
Il fera savoir qu'il a été étonné lors de sa visite à Biskra de voir des agriculteurs lui demander de leur délivrer des autorisations pour ramener de la main-d'œuvre de la Chine. « Il faut mobiliser les ressources humaines parce que ce n'est pas une question de moyens, de foncier agricole ou de volonté politique, il faut créer des synergies pour développer le secteur », a-t-il dit. Il rappelle qu' « il y a 4 ans, on m'a dit que le secteur couvrait 70% des besoins locaux mais l'industrie agroalimentaire ne veut rien dire sans production intensive ». Sellal pense toujours rassurer en indiquant que « nous avons du pétrole, nous avons augmenté nos capacités de production l'année dernière, et nous allons le faire aussi l'année prochaine même si je pense que le prix du baril ne va pas augmenter en 2016, peut-être faiblement en 2017, mais la production agricole pèse lourdement dans les échanges internationaux ».
PRIMEUR DE L'ANNONCE AU PRESIDENT ?
Aujourd'hui, le SG du FLN réunira en plus de responsables de 6 ou 7 partis, les représentants de près de 8000 organisations et associations pour donner corps à son initiative d'un « rassemblement national ». L'UNPA et l'UGTA, entre autres, seront aux premiers rangs. La rencontre rappellera certainement les moments glorieux d'un FLN qui faisait marcher au pas toutes ses organisations de masse et associations satellites.
En écoutant Allioui revendiquer en premier « la constitutionnalisation des terres agricoles productives », « plagier » des décisions déjà prises comme c'est dans l'air du temps, et Sellal taire ses ardeurs en évitant de les annoncer, on pourrait penser que la présidence de la République a une main directe dans ce qui s'est passé jeudi comme « cafouillage » à Aïn Defla. L'on se rappelle que depuis l'arrivée de Bouteflika aux commandes du pays, les décisions que les partenaires sociaux prenaient en réunion tripartite n'en étaient pas unes s'il ne donnait pas son accord en les consignant dans un communiqué dûment élaboré par ses services. La constitutionnalisation des terres arables ne pourrait être possible que lorsque la révision de la Constitution sera effective. Prévue pour « très prochainement » par le chef de l'Etat, « la première quinzaine de décembre », dit son entourage, la Constitution révisée apportera certainement des nouveautés dans ce sens.
Bouteflika a dû exiger de son1er ministre de lui laisser la primeur de l'annonce. L'on susurre d'ores et déjà que suivra un changement de gouvernement avec l'arrivée à sa tête de Ramtane Lamamra qui céderait l'ensemble de ses prorogatives de ministre des Affaires étrangères à Abdelkader Messahel. D'ici là, beaucoup de rumeurs vont alimenter la scène nationale.


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