La violence contre la femme est devenue un fait divers parmi tant d'autres qui passe presque inaperçu. À Mostaganem et à l'instar des autres grandes villes du pays, le phénomène de la violence contre les femmes prend des proportions inquiétantes. Depuis 3 ans (la date de la création du centre des femmes battues), pas moins de 1000 cas de violence sur des femmes ont été recensés par les différents services et à leur tête la direction de l'Action sociale. Le service de la médecine légale de l'hôpital de Mostaganem reçoit chaque mois, entre 35 et 45 femmes victimes de violence domestique qui viennent se faire délivrer des certificats médicaux. En général, 62% des cas nécessitent des soins légers, alors que 38 % nécessitent des sutures, entre autres. Nombreuses sont les femmes qui se rapprochent de la police pour déposer plainte et ne reviennent pas pour déposer le certificat médical exigé dans ce genre de cas. Selon des chiffres communiqués par la direction de la police judiciaire sur un échantillon de femmes victimes de violence, l'agresseur type est un homme et est le mari de la victime dans 51% des cas. Cette violence a aussi un impact sur les enfants. Dans ce contexte, un psychologue a indiqué que 63% des enfants des femmes victimes de violence souffrent de troubles psychologiques, 15% de déperdition scolaire, 8% d'absentéisme, 6% de violence à l'école. Parmi les mesures prises pour faire face à ce phénomène, un centre des femmes battues de statistiques sur le phénomène de la violence contre les femmes a été créé au niveau de la wilaya de Mostaganem. Parallèlement à la création de ce centre, il a été installé des cellules d'écoute dans les services des urgences sociales et de suivi et de l'éducation en milieu ouvert, dirigées par des spécialistes en psychologie, en sociologie, en éducation, en médecine légale et de représentants d'associations féminines et sociales. Ces cellules d'écoute ont pour mission d'accompagner psychologiquement, socialement et juridiquement les femmes battues.