L'été reste pour certains, la saison faste pour la détente, pour les plaisirs de la mer et des bienfaits de la forêt ou de la montagne, surtout après une année de labeur acharné, qui mérite de se faire offrir tout un mois de vacances. Malheureusement, le travail a tout un autre sens et demeure une activité assez difficile à accomplir pour beaucoup d'autres dont l'été parait être présent du 1er Janvier au 31 Décembre, chaque jour est un jour de vacances et rares sont ceux qui bossent honnêtement. Parmi ces gens-là, il y a ceux qui sont en vacances depuis le premier été de l'indépendance pour des raisons de mérite national et au nom de la Révolution, d'autres le sont devenus encore par héritage d'une descendance à une autre, ils profitent de vacances payées au frais du trésor public .... Certains autres sont en longue détente pour le port de noms qui semblent piétiner tout au passage et n'épargnent point les lois de la République pour tant d'autres raisons... Quelques autres qui ne sont pas des catégories citées, se donnent rendez-vous ailleurs, sur des plages aux sables fins ou aux bords de piscines odorantes, oui, Monsieur, des étendues d'eaux, colorées selon les humeurs de la saison, des eaux qui sentent la lavande à des centaines de mètres ; ces gens-là paraissent encore fêter en permanence la multiplication des fortunes acquises au nom de certaines autres raisons. Quant à tous ceux qui restent, il y a ceux qui ont été en congé, à faire le maçon pour refaire le portail qui claque depuis des mois et menace de s'effondre un de ces jours , le doubleur en taxi qui grille ces jours de congé en kilomètres à parcourir d'une ville à l'autre pour joindre les deux bouts que son maigre salaire mensuel ne parvient plus à faire fusionner ou carrément faire le manœuvre a tout faire pour économiser quelques centaines de dinars pour se payer un mouton pour l'Aïd qui se pointe dans quelques jours, il y a encore les moins chanceux qui ont été forcés à une hibernation estivale, coincés entre des feuilletons ou des émissions insipides sur les chaines de télévision et des siestes d'office à cause des fréquentes opérations de délestage de la Sonelgaz , il y a encore ceux qui sont chanceux et sont parvenus à avoir des places sous des parasols sans trop se faire malmener par les squatteurs du littoral ,au bord des rivages où s'agglutinent encore d'autres personnes telles des abeilles, qui bronzent avec de la pseudo huile d'olive à bas prix, et puis il y a beaucoup d'autres qui n'ont pu aller nulle part et se sont contenter de regarder les autres partir en vacances ,chacun selon ses moyens, mais surtout son statut au sein de ce bled de l'impossible qui, désormais, se réalise souvent à la croisée de certaines rencontres et surtout de la « maarifa » et du fric en contrepartie de multiples "miracles" !
