Unis) - L'ONU a demandé vendredi la fin immédiate des sièges des villes syriennes par les parties au conflit, dénonçant une "tactique barbare". "Il n'y a pas de raison, ni d'explication ou d'excuse valables pour empêcher des gens qui en ont besoin d'être secourus", a affirmé une responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Kyung-Wha Kang, devant le Conseil de sécurité réuni en urgence. "C'est une violation grave du droit international et elle doit cesser immédiatement". Elle a réclamé un accès humanitaire "complet, sans entrave ni condition préalable et de manière prolongée" en Syrie, soulignant que "la situation à Madaya n'est pas unique" mais que 400.000 Syriens sont assiégés dans tout le pays. L'ONU, a-t-elle indiqué, a demandé de pouvoir évacuer vers un lieu sûr pour les soigner neuf habitants de Madaya "qui en ont besoin d'urgence". Neuf ont déjà été évacués ainsi depuis que les secours sont parvenu à atteindre la ville assiégée depuis des mois par l'armée syrienne. L'ONU a aussi déposé cette semaine des demandes pour organiser d'autres convois vers les villes assiégées. Ces demandes "doivent être acceptées sans délai", a affirmé Mme Kang. Rappelant que le Conseil "avait la responsabilité de protéger" les civils, elle a exhorté les ambassadeurs des 15 pays membres à "ne pas laisser mourir d'autres personnes" dans les villes assiégées. L'ambassadeur français François Delattre, qui avait demandé cette réunion d'urgence, a lui aussi réclamé "la levée immédiate de tous les sièges" et un accès humanitaire libre en Syrie. Le représentant adjoint britannique Peter Wilson a fait valoir que "Madaya n'est que le pointe émergée de l'iceberg" et qu'il fallait désormais assurer "un accès soutenu" aux civils assiégés. "Les civils ne doivent pas être utilisés comme des pions" dans la guerre civile en Syrie, a affirmé l'ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen, qui a sommé le gouvernement syrien "d'accorder immédiatement les autorisations pour l'évacuation médicale des malades". Il a suggéré que l'ONU envisage la possibilité de larguer de l'aide humanitaire par avion. "La situation est si critique que toutes les formes de livraison de l'aide doivent être examinées", a-t-il estimé.