Des eurodéputés ont interpellé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, sur la situation "préoccupante" des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme détenus dans des prisons marocaines, appelant à l'abandon immédiat des charges retenues contre ces militants politiques. Dans une lettre adressée au chef de la diplomatie marocaine, signée par treize parlementaires, dont Florent Marcellesi, Ana Maria Gomes, Ivo Vajgl, Miguel Urban Crespo et Ana Miranda, les eurodéputés ont exprimé leur "vive préoccupation" quant aux sorts de trois militants sahraouis des droits de l'Homme détenus dans des prisons marocaines. Il s'agit d'Ali Salem Boujama Saadouni, de Brahim Dihani et Naziha El Khalidi, militants au sein de l'Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l'Homme (ASVDH). "Des organisations internationales de défense des droits de l'Homme nous ont informés que des défenseurs sahraouis des droits humains et des associations au Sahara occidental ont été de plus en plus ciblés par les autorités marocaines au cours des derniers mois", ont écrit les eurodéputés. L'ONG sahraouie avait porté plainte, mais n'aurait reçu aucune suite à ce jour du bureau du procureur de Laayoune", ont fait savoir les députés. "Sur la base des informations ci-dessus, nous sommes extrêmement préoccupés par la situation de ces trois défenseurs des droits de l'Homme et celui de l'ASVDH. Nous pensons qu'ils sont uniquement visés en raison de leurs activités légitimes dans la défense des droits de l'Homme", ont-ils ajouté. Partant de ce constat, les eurodéputés ont demandé aux autorités marocaines l'annulation des peines prononcées à l'encontre de Brahim Dihani et d'Ali Salem Boujama Saadouni, exigeant leur acquittement et leur libération immédiate. Ils ont, aussi, exigé l'abandon des accusations portées contre Naziha El Khalidi et la fin du harcèlement à l'encontre de tous les défenseurs sahraouis des droits de l'Homme, insistant à ce propos sur la garantie de la sécurité à tous les militants pour qu'ils puissent mener à bien leurs tâches dans les territoires sahraouis occupés.