Le ministère syrien des Affaires étrangères a réaffirmé jeudi son "rejet total et sa condamnation ferme" de l'opération militaire turque visant une milice kurde dans le Nord-est de la Syrie, alors que le Conseil de sécurité de l'ONU a souligné que cette intervention "sape la sécurité et la stabilité" dans cette région où des civils ont été tués et entre 160.000 et 300.000 autres déplacés. Dans sa première réaction contre cette offensive lancée le 9 octobre par Ankara sur le territoire syrien, la diplomatie syrienne a réaffirmé dans un communiqué son "rejet total" et sa "condamnation ferme" de l'intervention turque, la qualifiant d"'agression flagrante". Les Syriens sont "unis" face à l'offensive de la Turquie, a assuré le gouvernement syrien dans le communiqué relayé par l'agence Sana, faisant état "plus que jamais" de "la cohésion et l'unité de tous les Syriens, sous le drapeau national de la Syrie". La veille, le Conseil de sécurité de l'ONU a affirmé à l'issue de consultations à huis-clos, mercredi, sur la situation dans le Nord-est de la Syrie, que cette offensive "sape la sécurité et la stabilité" dans la région, exprimant son "inquiétude" sur la situation dans cette région, qui "entrave aussi l'accès de l'aide humanitaire". Une semaine après son déclenchement, l'opération militaire turque contre les Unités de protection du peuple (YPG, milice kurde) dans le nord de la Syrie, pays en crise depuis 2011, continue de susciter de vives inquiétudes et condamnations de la communauté internationale. Le CS avait précédemment exprimé "sa vive préoccupation" concernant le risque de "propagation de terroristes de groupes désignés comme tels par l'ONU", par la voix de l'ambassadeur sud-africain à l'ONU, Jerry Matjila, en sa qualité de président du Conseil de sécurité pour le mois d'octobre. Le conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide Adama Dieng, et la conseillère spéciale des Nations Unies pour la responsabilité de protéger, Karen Smith, ont déclaré que "les civils syriens continuent de vivre l'un des pires conflits de notre époque, avec des violations répétées de leurs droits fondamentaux comme des protections garanties par le droit international. Cette dernière escalade fait de nouveau peser sur eux de graves risques". De son côté, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (HCDH) a fait état de nombreuses victimes civiles. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fait état pour sa part de quelque 160.000 déplacés de leurs régions leurs régions, exprimant "sa profonde inquiétude" quant à l'escalade de la situation dans le Nord de la Syrie.