La wilaya de Jijel compte plus de 40 zones humides entre lacs, barrages, retenues, cours d'eau, mares et marais peuplées d'une multitude d'espèces faunistiques et floristiques, certaines très rares, qui forment une mosaïque à ciel ouvert de la biodiversité. D'importance vitale pour le maintien des équilibres biologiques de leurs milieux naturels, ces zones humides se répartissent sur le territoire de la wilaya, à l'exemple des barrages El Agram (commune de Kaous), Iraguène (Iraguène-Souissi) et Kessir, des embouchures des cours de Djen-Djen, Ennil, Ziama et Bab El-Oued, des marais de Ghedir El-merdj (Taher) et de Ghedir Béni Hamza et du lac El-Aouna, a noté Lilia Boudoukhane, directrice du parc national de Taza. Une des plus importantes de ces aires, la zone humide Béni Belaïd, dans la commune de Khiri Oued Adjoul (30 km à l'Est de Jijel) classée d'intérêt mondial dans le cadre de la convention Ramsar, occupe une superficie de 600 hectares peuplés d'espèces végétales et animales multiples, ainsi que de grands nombres d'oiseaux migrateurs et endémiques. Le lac de six hectares de cette région est devenu une destination pour les chercheurs et familles en quête de détente et d'oxygénation en plein nature. Selon Mme Boudoukhane, ces sites naturels, outre leur importance écologique, jouissent d'un grand potentiel pour le développement du tourisme de découverte de la nature au regard de leur riche biodiversité, notamment de l'avifaune migratrice annuellement accueillie surtout en hiver par ces sites humides. Le facteur le plus menaçant pour ces sites réside dans les comportements nuisibles de certains qui exploitent les eaux de lacs pour l'irrigation ou s'adonnent au braconnage des oiseaux d'eau, a souligné la même cadre qui a indiqué que pour lutter contre ces pratiques, des clôtures et des tours de surveillance ont été réalisées pour préserver cette richesse naturelle. Selon Azzedine Gherbi, de la conservation des forêts, de nombreux oiseaux fréquentent habituellement ces sites dont le canard colvert, le grand cormoran, la foulque macroule et poule sultane, tandis que certaines espèces ont disparu de ces zones dont le Flamant rose, l'ibis falcinelle et la spatule blanche du fait des changements climatiques.