L'Ambassadeur d'Algérie au Chili, Mohamed Sofiane Berrah, a déclaré que l"'ancrage et la solidité" de l'amitié entre l'Algérie et le Chili, doit se traduire par une coopération renforcée dans tous les domaines. Dans une interview accordée à la Radio de l'Université du Chili, M. Berrah, a estimé que le gel de la décision des autorités chiliennes de fermer l'ambassade du Chili en Algérie, donnerait l'occasion aux deux pays " d'appréhender le présent et le futur des relations algéro-chiliennes avec sérénité et optimisme". "Les valeurs et les combats partagés par les peuples chiliens et algériens et les différents temps forts qui ont marqué leurs relations bilatérales, témoignent de l'ancrage et de la solidité de leur amitié "qui doit désormais se traduire par une coopération renforcée dans tous les domaines", porteuse de perspectives prometteuses et d'un avenir meilleur, a plaidé le diplomate. En juin 2020 le ministre, Teodoro Ribera, chancelier du gouvernement du président Sebastian Pinera, a annoncé que le gouvernement fermerait plusieurs ambassades du Chili, parmi lesquelles se trouvait l'ambassade du Chili à Alger. Les raisons invoquées pour justifier cette décision sont fondamentalement budgétaires et de rationalisation économique. L'annonce a immédiatement suscité un rejet dans de vastes secteurs politiques, académiques, économiques, sociaux et culturels au Chili. Face à la désapprobation exprimée par des pans entiers de la société chilienne, le nouveau chancelier, ex-sénateur Andrés Allamand, a annoncé "la suspension indéfinie" de la décision de fermer l'ambassade chilienne en Algérie. "Malgré avoir suspendu indéfiniment la fermeture des ambassades, dans le cas de l'Algérie, on a singulièrement réduit son niveau de représentation diplomatique en ne désignant pas un nouvel ambassadeur, mais seulement un Chargé d'Affaires à Alger", a regretté l'ambassadeur. Il a souligné que "tout comme avec le débat suscité en 2001, avec la tentative d'un groupe de députés de la droite, d'empêcher la réouverture de l'ambassade chilienne en Algérie, la profondeur des relations établies entre les peuples du Chili et de l'Algérie fait irruption à nouveau, venant du passé, avec une nouvelle vigueur et actualité". Dans un contexte mondialisé "comme celui dans lequel nous vivons, de nouvelles formes de coopération peuvent émerger pour peu qu'il existe une volonté politique pour favoriser les échanges dans différents domaines", a encore dit M. Berrah, estimant que la relation entre deux Etats, "ne doit pas être jugée sur la base de l'actualité immédiate et des statistiques commerciales. Selon le diplomate algérien, pour comprendre la portée et la signification des relations algéro-chiliennes il faut en finir avec l'amnésie et l'oubli face à la profonde et dynamique histoire d'amitié et de solidarité forgée entre les deux peuples. "Une histoire forgée par deux nations actives, construite bien avant l'indépendance de l'Algérie, à partir de la solidarité du peuple chilien avec sa lutte pour l'indépendance", a-t-il rappelé. Lire aussi : Relations algéro-chiliennes : Histoire d'une solidarité mutuelle à l'épreuve du temp "La construction conjointe de la relation bilatérale par les gouvernements démocratiques qui avaient des objectifs communs, comme ceux qui ont inspiré les présidents Allende et Boumediene, sur le plan bilatéral et au sein du Tiers Monde", a enchainé M. Berrah, ajoutant que "plus tard, après le coup d'état de 1973, à partir de la solidarité exprimée par le gouvernement et le peuple algérien envers le peuple chilien en résistance face à la dictature et dans l'accueil solidaire des exilés". Le diplomate a également souligné que "le rétablissement des relations bilatérales entre les deux pays qui a permis de jeter les bases d'arrangements et d'une coopération inscrite dans le prolongement d'une solidarité mutuelle qui a résisté au temps". Selon M. Berrah, "l'échange économique entre les deux pays est certes modeste, mais en croissance". Au cours des dernières années, des mécanismes permanents de dialogue bilatéral pour une série de sujets d'intérêt mutuel ont été mis en place avec la participation de délégations gouvernementales et parlementaires. "Des délégations de chefs d'entreprises algériennes ont visité notre pays en explorant la possibilité de s'associer avec de petites et moyennes entreprises. A leur tour, des chefs d'entreprise chiliens ont participé à Alger et à Oran à des foires et événements commerciaux dans les secteurs de l'Industrie et de la Pêche", a rappelé le diplomate.