OUZOU - Les crimes et atrocités de l'armée coloniale française, dont l'exécution spectaculaire des condamnés à mort, ont renforcé l'engagement des Algériens pour la libération de leur patrie, ont soutenu samedi à Tizi-Ouzou d'anciens condamnés à mort. "La France coloniale voulait donner l'exemple pour dissuader l'adhésion du peuple algérien à la Révolution, mais, sa politique a eu un effet inverse", a souligné Idir Smaïl, dit Smaïl Ougmoune, ancien condamné à mort pour "assassinats et tentatives d'assassinat". Ces crimes et atrocités ont "découvert le vrai visage de la France et suscité davantage d'attachement des Algériens à leur patrie et d'engagement au combat libérateur de l'armée de libération nationale (ALN)", a-t-il dit lors d'un hommage au musée régional du moudjahidine, à l'occasion de la commémoration du 65ème anniversaire de l'exécution d'Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj. Livrant "un témoignage du cœur", l'ancien condamné à mort dira que leur condamnation était une "réaction aux préjudices portés aux intérêts de la France" et leurs actes dictés par "l'éducation de l'école de la Révolution qui exigeait l'esprit de sacrifice et la défense de la patrie". Mohand Saïd Chekine, condamné pour l'assassinat, à Azazga, d'un responsable de l'organisation "La Main Rouge", a observé que leur condamnation n'avait "rien changé" à leur engagement et leur militantisme. "Nous sommes restés des militants", a-t-il affirmé, estimant le nombre de condamnés à mort, entre exécutés et graciés, à plus de 3.000 personnes. Lors de cette rencontre organisée par le bureau local de l'Organisation nationale des Moudjahidines (ONM), le bureau national de la wilaya 7 historique en collaboration avec le Musée régional du Moudjahid, un hommage a été, également, rendu à l'ensemble des condamnés à mort, dont Saïd Babouche et Amar Mansri. Le chargé d'écriture de l'Histoire au niveau du bureau local de l'ONM, Ouali Ait Ahmed, a évoqué, pour sa part, les innombrables insurrections d'avant novembre 1954 qui avaient eu elles aussi, a-t-il relevé, leur lot de condamnés a mort, mais qui n'ont pas eu raison de la détermination des Algériens. Dans cet ordre d'idées, Mezhora Salhi, enseignante-chercheur en Histoire à l'Université Mouloud Mammeri a considéré que "ces exécutions ont toujours été une pratique prégnante de la politique de terreur coloniale depuis 1830" qui s'est accentuée au déclenchement de la Guerre de libération nationale en novembre 1954. "Elle a été remise au goût du jour après le déclenchement de la Guerre de libération, notamment, avec l'arrivée de François Mitterand au ministère de la Justice", a-t-elle relevé, notant l'enregistrement de 45 ordres d'exécution par guillotine et 1 fusillé durant cette période".