L'axe Takeriets-Sidi-Aïch est devenu un cauchemar pour les automobilistes à destination ou en provenance du chef-lieu de wilaya. Depuis l'entame de la saison estivale, et particulièrement la fin du Ramadhan qui a coïncidé avec le début des congés des juilletistes et aoûtiens, les réseaux routiers de la wilaya de Béjaïa, aussi bien les principaux que les secondaires, connaissent une saturation et une asphyxie jamais constatées jusque-là. Si le phénomène des embouteillages et des encombrements n'est pas vraiment nouveau, cette fois-ci il n'est plus l'apanage des villes et des grandes agglomérations car touchant désormais jusqu'aux villages les plus reculés et les plus enclavés. L'explosion du parc automobile en a d'ailleurs fait une tendance nationale générale qui ne fait que se confirmer chaque année un peu plus aux quatre coins du pays. Si les points noirs sont très nombreux sur tout le territoire de la wilaya, la palme revient sans doute à l'axe Takeriets-Sidi-Aich devenu un cauchemar pour les automobilistes à destination ou en provenance du chef-lieu de wilaya Béjaïa. De jour comme de nuit, pris au piège d'une circulation démentielle, les malheureux usagers d'une route sont obligés de patienter deux, trois, voire quatre heures, parfois aux heures les plus chaudes de la journée, sous un soleil de plomb avant de franchir ce goulot d'étranglement d'Akhenaq qui n'a jamais aussi bien porté son nom que depuis l'ouverture du dernier tronçon de l'autoroute. A l'aller, le matin, les poids lourds qui empruntent la RN 26 vers Béjaïa convergent au même point avec les milliers de voitures de tourisme qui débouchent de la pénétrante autoroutière vers Akhenaq puis Takertiets. Le soir, la tendance s'inverse avec le retour des estivants des plages et d'immenses embouteillages quelquefois à partir de Remila, bien avant Sidi-Aïch. Une situation pénible que vient compliquer l'incivisme de beaucoup d'automobilistes qui n'en font qu'à leur tête la nuit venue, en l'absence des policiers et gendarmes. Des comportements criminels ou suicidaires qui relèvent plus du code pénal que du code de la route. L'arrivée de milliers d'estivants qui prennent traditionnellement leurs quartiers d'été sur la côte Est ou Ouest ou carrément dans la ville de Béjaïa a démultiplié le nom des véhicules qui circulent dans la wilaya. Le retour des émigrés, très nombreux cette année à vouloir faire le pèlerinage sur la terre des ancêtres, a accentué la pression sur les routes. D'ailleurs, trouver une voiture de location durant tout cet été relève du miracle tant elles sont convoitées par les émigrés et les citoyens qui ont programmé des fêtes de mariage. L'autre point noir qui vient compliquer un peu plus la circulation automobile est sans nul doute les centaines de points de vente de fruits et légumes ou volailles ainsi que les marchés anarchiques et les commerces informels qui squattent au mépris de toutes les lois et en dépit des consignes de sécurité les bas-côtés des routes avec la bénédiction des autorités qui ferment les yeux sur cette clochardisation du commerce. Toutefois les citoyens de la région savent qu'ils doivent patienter jusqu'à la fin de l'été pour voir un relatif retour à la normale. Ils savent également qu'il faudrait attendre l'entrée en service du tronçon d'autoroute qui prolonge la pénétrante au-delà de Sidi Aïch vers Amizour. Pour ce qui est du commerce informel qui enlaidit les routes et expose la vie des usagers aux accidents, il faudra attendre beaucoup plus longtemps.