Ceux qui connaissent la région d'Iboudrarène peuvent en témoigner : le paysage est féerique, rehaussé qu'il est par la proximité saisissante avec l'imposant Djurdjura. D'ici, on est à une trentaine de kilomètres à peine de Tikjda. C'est dire qu'il s'agit d'une route éminemment touristique très prisée par les amoureux des grands airs et du tourisme de montagne. Seule ombre au tableau : l'état du tronçon qui va des hauteurs d'Iboudrarène vers Tizi N'Koulal. Il s'agit pourtant d'une route nationale, en l'occurrence la RN30. Ce tronçon est sensiblement dégradé sur une dizaine de kilomètres. Nous pouvons en juger pour l'avoir emprunté pour aller à Tikjda. A certains endroits, cela ressemble davantage à une piste qu'à une voie carrossable. Les véhicules sont obligés de rouler au pas. Immanquablement, ils laissent derrière eux un nuage de poussière qui rend le trajet moins attrayant, tranchant ainsi avec la majesté du paysage. Les habitants de la commune n'ont eu de cesse d'alerter sur l'état de cet axe vital pour la population locale, en ce qu'il contribue fortement au désenclavement de la région. L'un d'eux, Hamida Mohamed Ouameur, résidant à Tala N'Tazart, nous a remis une requête écrite dans laquelle il dénonce cette grave négligence des pouvoirs publics. «La situation du tronçon Iboudrarène-Tizi N'Koulal empire de plus en plus», écrit-il. «Je n'ai qu'à prier le Bon Dieu Tout-Puissant pour rendre la vue à ces responsables aveugles des Travaux publics, qui ont délaissé la région du Colonel Amirouche et du premier étudiant chahid, en l'occurrence, Amara Rachid et beaucoup d'autres qui ont participé à la libération de ce cher pays.» Et de s'interroger : «Pourquoi décaper ce "petit" chemin de 9 kilomètres depuis trois ans sans prévoir de recette pour le bitumer (...) ? Pourquoi avez-vous envoyé une entreprise sur les lieux sans entamer sérieusement les travaux ? Pourquoi attendre l'hiver pour le faire ? Pourquoi attendre que les citoyens ferment la route pour agir ? Ces derniers ne l'ont pas fait par respect aux éléments de l'ANP qui empruntent fréquemment cette route (...). Je vous laisse à votre conscience – si elle existe en vous – pour prendre en charge cette préoccupation minime de toute la population algérienne du fait que je parle d'une route nationale.»