La piscine semi-olympique de Annaba n'est plus une infrastructure publique de sport, mais une propriété privée de son responsable. En effet, vêtu en short en plein horaire de travail, usant d'un langage arrogant, à la limite de la provocation, le directeur de cette piscine, relevant de la direction de la jeunesse et des sports de Annaba, ne respecte personne, notamment la gent féminine. Plusieurs femmes atteintes de pathologies rhumatoïdes ou orthopédiques se sont vues, ainsi, refuser leur inscription payante dans cet établissement sportif. «Je me suis présentée à l'administration de la piscine semi-olympique d'Annaba pour m'y inscrire. L'agent préposé à l'accueil m'a signifié que seul le directeur peut en décider, car le nombre des places est limité. C'était la même réponse du directeur dont la tenue légère qu'il portait dans son bureau ne reflète pas le sérieux de sa responsabilité. D'un ton arrogant assorti d'une gesticulation conforme à une vulgarité choquante, il m'a signifié de ne pas espérer avoir une place dans sa piscine. Son langage n'a pas changé de ton même après lui avoir expliqué que la natation m'a été prescrite par mon médecin», explique une patiente déçue par l'accueil et l'indigne comportement du directeur de cette infrastructure sportive publique. Contacté, le directeur de la jeunesse et des sports d'Annaba était également choqué du comportement de son subordonné. «Hélas, je ne dispose d'aucun responsable respectueux et digne à même d'assumer convenablement la gestion d'une infrastructure sportive. En ce qui concerne la limitation des places, aucun ordre ne lui a été donné dans ce sens. Au contraire, les malades sont prioritaires, notamment les femmes», regrette-t-il. Cet incident, faut-il le souligner, intervient au lendemain de la mise en garde du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, en ce qui concerne la gratuité des infrastructures sportives de proximité. Le wali de Annaba, Mohamed Salamani, est ainsi interpellé pour mettre de l'ordre dans ce lieu sportif où la gestion se fait en «short». Rappelons que la gestion de la piscine semi-olympique d'Annaba est sujette à des critiques acerbes par ses adhérents. Au mauvais accueil, s'ajoute l'anarchie de son personnel. Même l'espace réservé au stationnement des employés est occupé, en majorité, par des étrangers à la faveur du népotisme de son directeur. De l'autre côté, ce sont des malfrats et autres dealers qui écument le lieu au vu et au su de tout le monde. Une visite inopinée du wali d'Annaba dans ce lieu, devenu lugubre par la force de la mauvaise gestion, le renseignera sur l'impunité et l'abandon d'un lieu sportif censé être réservé exclusivement à l'activité physique.