Ne datant pas d'hier, l'affaire est inscrite dans le lourd et pénalisant héritage laissé par la précédente Assemblée. L'affaire concernant l'autorisation de raccordement au réseau du gaz, signée le 18 mars 2018 par un vice-président de la commune de Sétif (voir El Watan du 9 septembre 2018 n°8502 p7), n'a pas divulgué tous ses secrets. De nouveaux et troublants éléments démasquent la manière de faire de certains «représentants» du peuple dans la gestion des deniers publics. Ne datant pas d'hier, l'affaire est inscrite dans le lourd et pénalisant héritage laissé par la précédente Assemblée. Pour preuve, l'Assemblée sortante est derrière la «légalisation» déguisée de l'illicite. Ainsi, le 29 avril 2013, l'APC de Sétif, a, lors de sa session ordinaire, non seulement voté à l'unanimité pour le raccordement au gaz de 563 demeures de Chouf Lekdad, mais décidé de financer à hauteur de 50% l'opération. La délibération n°240/2013, dont El Watan détient une copie, a été approuvée par la direction de l'administration locale (DAL) le 11 juillet de la même année. Soulignons que le retrait d'un élu (paradoxalement, le signataire de l'autorisation du 18 mars 2018), et le niet de 9 autres n'ont pas pesé lourd dans la balance, puisque 27 «délégués» avaient donné leur quitus. Au fait des dessous d'une affaire s'apparentant à un règlement de comptes entre les élus du FLN, divisés actuellement en deux clans, un initié explique sous le sceau de l'anonymat : «Comme les écrits restent et les paroles s'en vont, le vice-président, qu'il soit d'accord ou non, ne pouvait s'opposer à une délibération approuvée par l'Assemblée et entérinée par la tutelle. La machine de la dépense publique s'est par ailleurs mise en branle. D'autant que le contrat liant la municipalité à la Sonelgaz a été ficelé et signé. D'un montant de 10 871 166,31 DA, le premier marché a été paraphé le 9 juin 2014. Le deuxième, dont la facture s'élève à 43 361 216,79 DA devient effectif à partir de 9 mai 2016 (El Watan détient des copies de tout le dossier). Dans sa correspondance du 21 janvier 2015 n° 432/2015, le P/APC avait sollicité le directeur de la DRD1 pour une étude relative au transport du gaz naturel à un autre groupement d'habitations du site en question. On n'a donc pas le droit de jeter l'anathème sur une personne ayant appliqué à la lettre la résolution de la session du 29 avril 2013. La partie à incriminer qu'on le veuille ou non est l'assemblée sortante, c'est la première responsable de cette gravissime affaire», révèle preuves et documents à l'appui notre interlocuteur. La question de la coopérative Bendjabballah est remise sur le tapis. «Comparativement à la coopérative Ifriqiya, dépourvue de nombreux documents, la coopérative Bendjabballah est en règle et dispose de tous les permis d'urbanisme. Il ne faut pas cultiver l'amalgame. Au lieu de redorer le blason de la ville de Sétif, les élus, en manque d'arguments, s'entredéchirent. Les querelles de clocher retardent la réalisation de nombreux projets d'utilité publique», précise notre interlocuteur. En pointant du doigt des projets en souffrance, notre contact en rajoute une couche. Pour l'illustration, l'amélioration urbaine de 13 quartiers de la cité, inscrite au titre du budget supplémentaire de 2017, est «malmenée» encore et toujours par des procédures qui n'en finissent plus. D'autant que pas moins de 430 millions de dinars alloués à ces opérations moisissent dans les caisses. Au grand regret d'une population ne pouvant rien faire devant la dégradation effrénée de son cadre de vie. Préservé des décennies durant, le centre-ville n'est pas épargné par la décadence. Notons à toutes fins utiles que la déliquescence dans laquelle se trouve la municipalité de Sétif n'ayant fait l'objet d'aucun audit qui aurait pu découvrir d'innombrables «pots aux roses» perdure depuis plus de 15 ans.