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La Casbah d'Alger racontée par des enfants
Publié dans El Watan le 23 - 11 - 2018

Donner la parole aux enfants. Mieux encore, leur donner la chance de photographier le plus beau quartier d'Alger, La Casbah. Un pari original du photographe Abdelhamid Rahiche. Rencontre.
«Mettre en valeur le travail des enfants, leur donner les moyens de raconter leur vie à La Casbah d'Alger est pour moi une importante action», explique Abdelhamid Rahiche, le photographe à l'origine de l'atelier photo. Agés entre 8 et 16 ans, ce sont des enfants de différents quartiers de La Casbah d'Alger. Il est important de préciser que toutes les photos ont été réalisées à 100% par ces enfants.
Les photos sont exposées à la galerie d'art Aïcha-Haddad jusqu'au 6 décembre prochain. Intitulé «Walad, des enfants racontent La Casbah», l'idée revient à Abdelhamid Rahiche qui a élaboré l'atelier photo avec l'aide de Abed Abidat qui a prodigué les appareils photo numériques. De plus, il a également financé le tirage et l'encadrement des photos. L'organisation et l'élaboration d'un tel atelier avec des enfants ne sont pas mainte chose à faire. «Ce n'est pas évident avec le peu de moyens que j'ai, surtout pour restaurer ces enfants.
Nous passions des journées à sillonner les ruelles étroites et les nombreux escaliers dont dispose la Casbah d'Alger. J'ai donné une année de ma vie, c'est même bien plus que ça, j'ai partagé ma vie avec ces enfants. C'était une aventure extraordinaire qui a donné un résultat très optimiste », précise Abdelhamid Rahiche. En 2015, il avait élaboré un atelier avec des enfants, mais dans le quartier nord de Marseille, un quartier connu pour être «difficile» ainsi que plusieurs autres sans les enfants. Une première en Algérie.
Cependant, pour le constituer, Abdelhamid a sollicité l'aide d'une de ses amies. «Avec l'aide d'une amie qui est professeur de dessin dans une école à La Casbah d'Alger, j'ai pu obtenir l'attention de ces enfants. Ce sont des enfants de différentes classes sociales issus de parents de militaires, de parents-professeurs, à l'université ou encore qui vendent des sardines au marché de Djamaa Lihoud.
Il est de notre devoir de leur donner les outils nécessaires pour leur permettre de s'exprimer comme il faut. C'est la mission de chacun, dont la mienne. D'autant plus qu'il est important d'établir un mélange social serein», affirme Abdelhamid Rahiche, le précurseur de l'exposition. Leur travail s'illustre en une magnifique exposition comprenant pas moins de 43 photographies.
Pendant un an, les enfants ont arpenté tous les recoins de La Casbah d'Alger. Leur regard est bien différent de celui d'un adulte, et qui plus est d'un expert en photographie. Il y a une certaine sensibilité et innocence dans leur technique qui d'ailleurs se ressent dans les portraits qu'ils ont fait.
Chacune des photos est choisie afin de représenter La Casbah d'Alger ainsi que tous les aspects de la vie quotidienne représentant l'Algérien typique. On retrouve des chats de gouttière aux visages désavantageants, un émigré africain, des artisanats : un menuisier et cordonnier, des jeunes assis dans les escaliers, un homme qui boit du café, la mystique «pizza carrée»… et inévitablement des visages d'enfants.
Lorsque l'on observe les photographies, elles ne sont pas basées sur une technique photographique d'un expert en photographie, car, relativement, les enfants ne l'ont pas. Toutefois, l'exposition laisse transparaître une démarche artistique et une émotion sans égales.
Décision
Abdelhamid Rahiche précise que le choix des photos a nécessité de nombreuses présélections et sélections. «J'ai fait venir les enfants après avoir fait plusieurs sélections. Le but premier de cet atelier est de laisser le choix et la décision finale aux enfants dans toutes les étapes de l'atelier, particulièrement dans le choix des photos à exposer dans la galerie d'art.
Quant à moi, je suis le commissaire d'exposition (ou curateur), je détermine les pièces à exposer. Dans mon travail, j'aime que les photos soient instantanées, il n'y a pas de mise en scène, tout est fait dans le vif.» Une jeune photographe présente au vernissage le 18 novembre dernier, explique sa fascination et sa passion pour la photographie.
«En prenant mon appareil photo entre les mains, je ressens quelque chose de spécial. J'ai toujours vécu à La Casbah d'Alger, j'aime raconter ce qu'il se passe là-bas et ce que ce lieu offre comme émotions.» Abdelhamid Rahiche travaille depuis plusieurs années dans les problématiques des habitations urbaines, notamment dans les quartiers dits «sensibles».
Il reprend le contexte historique et revisite un par un ces quartiers afin de comprendre la dynamique identitaire ayant permis de fonder ces constructions. «Je cherche à comprendre comment ces quartiers se sont développés et surtout comment ils se sont transformés. La question qui revient sans cesse est de savoir comment ces quartiers deviennent des quartiers sensibles», explique le photographe algérois.
Des questions anthropologiques sur les mutations sociales autour de l'Algérie et plus largement autour des territoires de la Méditerranée. Ses interrogations l'ont amené à mieux comprendre le comportement humain. Toutefois, il fallait pouvoir témoigner, communiquer et surtout illustrer les observations faites. L'intérêt pour la photographie était un pur hasard. «Je me suis toujours intéressé à l'architecture typique d'un endroit donné. Par la suite je me suis intéressé au côté sociologique et j'essaie un peu de témoigner de l'ancrage des hommes dans les lieux.
Et, notamment, comment un lieu peut-il faire un homme ? Cela me permet de comprendre l'influence du bâti sur l'être humain. Une réflexion intéressante émane de la façon dont les gens s'approprient un lieu», déclare Abdelhamid Rahiche. La photographie est le meilleur moyen de raconter l'histoire, mais aussi d'exprimer toutes les émotions que chaque image dégage.
Il ajoute qu'«une photo raconte et La Casbah d'Alger a besoin d'être racontée, mais sous un nouveau regard, celui d'un enfant de son quartier. La démarche photographique d'un photographe est fondamentale, qu'elle soit d'un autochtone ou d'un étranger. Ce dernier vient quelquefois photographier la misère du monde avec un air hautain alors qu'il y a beaucoup plus à raconter. À savoir, réduire la mentalité post-colonialiste qui existe toujours en Algérie en laissant les autres raconter des choses sur notre ville alors que l'on peut se donner les moyens de parler pour nous-mêmes.
De plus, les arts plastiques et les lettres viennent énoncer et non pas dénoncer. Je pense que la mission première d'un artiste ou d'un simple individu est d'émettre une réflexion bien déterminée sur la manière de dénoncer les choses.» Il insiste particulièrement sur l'un des portraits de son exposition, la petite fille trisomique. «Le portrait est flou, car l'enfant qui a pris cette photo n'a pas la technique, mais là n'est pas la question. J'ai gardé la photo pour transmettre un message.
C'est pour dire que dans notre pays (dans notre société), la situation des trisomiques est floue. Pourtant, c'est un enfant comme un autre, mais qui a juste besoin d'un peu plus d'attention et d'aide», précise Abdelhamid Rahiche. En attendant la fin de sa présente exposition, il aspire à un nouvel atelier avec d'autres enfants et dans un autre quartier marqué par une histoire, à l'instar de Ghardaïa.
«Il aurait été intéressant d'un point de vue architectural et historique, d'entreprendre un atelier en plein milieu du lieu qui a abrité des tensions entre Arabes et Mozabites, et ce, en prenant des enfants des deux communautés pour en faire une exposition. Cependant, je n'ai pu réaliser mon rêve ou plutôt on m'a empêché de le réaliser», déclare l'artiste.


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