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Annaba pleure ses enfants disparus
Publié dans El Watan le 05 - 12 - 2018

Ne pleure pas maman, notre jeunesse se perd», «Annaba pleure ses jeunes disparus», «Annaba est en deuil», «Nous demandons aux autorités locales de se pencher sur le sort des disparus», tels sont les tristes slogans affichés sur des banderoles noires que les jeunes de la ville de Annaba brandissent, depuis avant-hier, sur les boulevards principaux de la cité populaire Plaine Ouest.
Des proches d'au moins cinq candidats à l'émigration clandestine, dont une fille, portés disparus depuis le 8 novembre dernier, pleurent leurs enfants.
Ils ont largué les amarres à partir d'une plage déserte de la commune d'El Kala (El Tarf). «Il s'agit de Mohamed Sami Kébaili, Bouacha Sofiane, Djouamaâ Ahlem, Djamel dit l'Algérois et Zerrouri Yacine», a énuméré en sanglots le frère de Mohamed Sami.
Ces cinq harraga sont tous originaires de la wilaya de Annaba, dont la disparation a mené leurs familles jusqu'en Tunisie à la recherche de leur progéniture auprès des autorités civiles et militaires.
En vain. Le cas de ces disparus fait la une des discussions sur la place publique annabie, notamment après le repêchage de deux cadavres, la semaine dernière, au large des plages de l'Edough de Séraïdi.
En effet, vendredi dernier, un cadavre en état de décomposition avancé et un squelette de harrag ont été repêchés au large de la plage déserte Oued El Agueb (Séraïdi) par les unités du commandement de la façade maritime est relevant de la 5e Région militaire, en collaboration avec la Protection civile de Annaba, avons-nous appris de sources hospitalières.
La confirmation de l'identification officielle de leur ADN a conclu que le premier est L. Slimane 27 ans, habitant la cité Oued Edheb de Annaba. Quant au squelette, repêché le lendemain, il s'agit d'un jeune harrag de la wilaya de Tiaret, porté disparu depuis deux mois, selon sa famille, lors d'une expédition vers la rive nord de la Méditerranée.
Contactées par les services de sécurité, les familles des deux malheureuses victimes ont fait le déplacement à la morgue de l'hôpital Ibn Rochd de Annaba pour récupérer les restes de leur progéniture qu'elles ont inhumées quelques heures plus tard.
Ayant eu vent de cette information, plusieurs autres familles de harraga disparus d'Alger ont également approché les gardes-côtes de Annaba dans l'espoir de retrouver leurs malheureux enfants. Parallèlement, l'opération de recherche et de sauvetage «SAR» au large des côtes de Annaba se poursuit, répondant à l'appel de détresse de plusieurs familles de harraga partis à partir des plages de Annaba.
Selon des informations persistantes, le défunt Slimane était parmi 18 candidats à l'émigration clandestine, dont l'âge varie entre 18 et 34 ans, à avoir pris la mer le 22 novembre dernier à bord d'une embarcation artisanale.
Ils ont appareillé à partir de la plage déserte Oued El Agueb, relevant de la commune de Séraïdi (Annaba). Sur les 18 harraga, dont 9 sont originaires d'Alger, 11 seulement auraient pu rejoindre la rive de Aïn Barbar (Séraïdi) alors que les autres auraient été portés disparus suite au naufrage de leur embarcation de fortune à quelques milles nautiques de cette côte.
Les recherches des forces navales et de la Protection civile sont actuellement concentrées au large de Oued El Agueb, où les deux cadavres ont été trouvés et repêchés.
D'importants moyens humains et matériels ont été exploités dans l'espoir de repêcher d'autres cadavres de malheureux jeunes harraga. En effet, outre des frégates semi-rigides, un hélicoptère Merlin EH 101 a été mobilisé pour la circonstance.
Ainsi, ces derniers jours, l'ambiance est funèbre dans la ville de Annaba et cette situation a chagriné tous les habitants, notamment les parents qui demeurent impuissants devant cette saignée de jeunes, tous profils confondus. Loin s'en faut, les candidats à la harga ne cessent d'augmenter paradoxalement.
Pessimisme, sentiment de non-appartenance et tentative de chercher ailleurs un avenir vraisemblable sont, entre autres, les convictions qui animent l'esprit de cette catégorie de jeunes qui croient dur comme fer que leur pays et trop exigu pour contenir leurs rêves.
Cette volonté de quitter l'Algérie par n'importe quel moyen est expliquée par Saâdi Kamel, un jeune harrag de la cité populaire Didouche Mourad (ex-Laurier rose) de Annaba, qui a tenté à deux reprises de quitter le pays, sans succès, cependant. «Le bilan de ma vie est plus que négatif, comme des milliers de mes pairs.
Je suis un célibataire endurci de 40 ans, sans emploi et sans logement. Je ne regrette pas d'avoir quitté tôt l'école, puisqu'en Algérie, les médecins et les ingénieurs sont au chômage et se comptent souvent parmi les harraga.
Après avoir consacré leur jeunesse dans les études, ils accourent actuellement derrière un hypothétique contrat DAIP que l'Etat accorde au compte-gouttes par mesure d'austérité.
Avec la crise du pétrole dont les conséquences ont impacté sévèrement l'économie nationale, la seule alternative est de tenter ma chance sous d'autres cieux, plus cléments certainement. J'ai tenté à deux reprises la harga, mais à chaque fois je me suis fait arrêter par les gardes-côtes et condamné par la justice.
Franchement, je ne suis pas prêt à baisser les bras et je retenterai ma chance quitte à rejoindre les défunts harraga, portés disparus», résume ainsi ce jeune homme son projet de vie.
Tel un cauchemar qui revient sans cesse, il ne se passe pas un jour sans que l'on assiste à des départs à travers les différentes plages du pays, notamment dans les wilayas côtières de l'Est et de l'Ouest dont la majorité confirme à ses proches, le lendemain, son arrivée à travers des appels téléphoniques.
Et si les jeunes de l'Est visent les côtes italiennes, ceux de l'Ouest, proximité oblige, s'ébranlent souvent vers l'Espagne.
En dépit de l'entrée en vigueur, depuis le 8 mars 2009, de la criminalisation de l'acte de l'émigration clandestine, des jeunes Algériens continuent toujours à braver les dangers de la mer pour fuir leur pays. Parfois, ils y arrivent. Et d'autres le payent de leur vie.


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