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Mettons en œuvre nos engagements internationaux
Atika El Mamri. Présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH)
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2018

«C'est un sursaut au niveau du gouvernement qu'il faut, un plan national gouvernemental d'inclusions des personnes handicapées. Les petites circulaires et les petites décisions inutiles ce n'est pas assez ou encore des lois qui sont à l'encontre de la convention qu'on a ratifiée.»
– Les Nations unies recommandent d'inclure les enfants handicapés dans les écoles normales. Pourquoi, selon vous, le ministère de l'Education nationale les exclut-ils de ces programmes ?
Dans les observations faites à l'Algérie dans la convention des Nations unies des droits des personnes handicapées, il est dit que «les enfants handicapés sont de la responsabilité du ministère de l'Education nationale et qu'ils ne devraient pas relever de la compétence du ministère de la Solidarité nationale».
Je suis du même avis, nous devons donner toutes les chances à tous les enfants, quelles que soient leurs difficultés ou leurs surcapacités intellectuelles, qu'ils soient issus d'un milieu pauvre ou non, le ministère de l'Education doit s'organiser en conséquence pour inclure tous les enfants.
Il faut que les enfants handicapés puissent connaître les autres enfants et dans l'idéal les fréquenter. Maintenant, l'Algérie n'en est pas encore là et il en est de même pour beaucoup d'autres pays du fait de la récente adoption de la convention.
Mais nous, nous devons commencer afin de pouvoir ajuster la situation. Il est vrai que cette nouvelle convention n'est pas rejetée totalement, mais nous continuons tout même à créer des centres spécialisés dont une loi adoptée le mois dernier sur la création d'établissements spécialisés pour personnes handicapées mentales.
Dans la mesure où l'Algérie a ratifié la convention, cela veut dire qu'elle s'est engagée devant toutes les nations du monde afin de mettre en relief le droit des personnes handicapées. Pourtant, dans la dernière circulaire de 2018, il est dit que «les enfants trisomiques et les enfants atteints de handicaps légers peuvent passer en classe supérieure sans passer d'examen. Je trouve cette décision déplorable. Il ne faut pas privilégier les uns au détriment des autres.
Bien au contraire, nous sommes tous égaux, il est important de donner la possibilité à ces enfants d'avoir les mêmes chances que tous les autres enfants. Ce n'est pas de la discrimination positive, mais un leurre. Par contre, au moment des examens, je veux qu'ils aient accès aux documents braille, aux auxiliaires de vie, à des conditions favorables avec une table adaptée, et ce, en organisant les examens pour qu'il y ait le moins de difficultés possibles. Il faut inclure ces types d'assistances avec les directives existantes. C'est ce genre de changement et actions qu'il faut. Ce n'est pas de la discrimination positive, mais un leurre.
– Pensez-vous qu'il y a suffisamment de personnels formés pour aider les personnes handicapées ?
Il n'y en a pas assez. Il est d'autant plus difficile pour les enfants, car ils n'ont pas trouvé les dispositifs qui les accompagnent pendant tous le cursus afin de leur faciliter l'accès aux études. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Nous n'avons pas de professionnels, comment les former ou comment les trouver ? Là est la question. Nous avons toutes les lois des pays développés sans avoir les moyens de les appliquer. Prochainement, nous ferons un rapport pour les ministères afin de les éclairer davantage sur la réelle situation des personnes handicapées et de leurs familles.
Même les personnes ayant eu un destin tragique peuvent aller jusqu'au bout de leurs rêves, de leurs ambitions. Pourquoi faut-il qu'elles végètent ? Il faut leur donner la chance en trouvant des solutions, ce sont aussi des citoyens. Cependant, je ne parlerai pas des 4000 DA, car tout le monde est conscient que cette somme est dérisoire et indigne. Elle ne suffit même pas pour pallier les besoins urgents, mais à côté de cette pension, il faut qu'il y ait des services à la personne, des métiers tant recherchés à l'étranger.
Dans les centres spécialisés pour enfants handicapés mentaux par exemple, ces enfants ne peuvent pas se plaindre de maltraitance. C'est la responsabilité de l'Etat, il ne doit pas se désengager des personnes les plus vulnérables en disant qu'il n'y a pas assez de centres. C'est un sursaut au niveau du gouvernement qu'il faut, un plan national gouvernemental d'inclusion des personnes handicapées. Les petites circulaires et les petites décisions inutiles, ce n'est pas assez ou encore des lois qui vont à l'encontre de la convention qu'on a ratifiée.
– Parmi les recommandations des Nations unies, y en a-t-il quelques-unes qui sont prioritaires ?
L'aspect positif, c'est qu'en 2013 le gouvernement avait envoyé une directive à tous les ministères disant qu'il fallait intégrer les personnes handicapées dans les programmes sectoriels conformément à l'article 33 de la convention. Du côté du ministère du Travail, un programme qui prend en compte le déplacement et le transport des personnes handicapées a été mis en place.
Nous sommes en 2018, soyons une société qui progresse ; l'Algérie a tous les moyens pour faciliter la vie à ses citoyens et tout ce qui peut augmenter les accidents de travail ou autres causant des handicaps doit être pris en charge. Mettons en œuvre nos engagements internationaux au profit des personnes qui n'attendent qu'une main tendue.
Pour la convention, il faut mettre en place un comité de suivi des observations qui ont été faites par le comité des droits des personnes handicapées à Genève. Cela permettra à l'Etat d'harmoniser sa législation en se conformant à la convention. Dans l'exposé des motifs, toutes les lois qui sont arrivées après la convention sont obsolètes et sont continuellement citées.
– Que pensez-vous des sanctions prévues à l'encontre des entreprises publiques ou privées concernant le 1% d'emplois non pourvus des personnes handicapées ?
Dans la loi, si une entreprise n'a recruté aucune personne handicapée, elle doit payer une contribution financière et non une amende. Celle-ci va alimenter un fonds national d'insertion qui servira à aménager des postes de travail.
Si aucun employeur n'a versé cette somme, c'est que le gouvernement ne l'a pas interpellé. Il est bien compliqué d'appliquer le 1% dans une économie de marché. Un employeur ne peut pas engager une personne handicapée comme ça. Il faut que cette dernière soit concurrentielle, qu'elle apporte une plus-value par rapport aux autre candidatures.
Maintenant, il y a l'autre côté du miroir : même si vous avez toutes les compétences, on peut vous mettre dehors, car c'est la loi qui le lui impose. Si cette personne est embauchée par obligation et non pour ses compétences. Une personne est engagée sans doute par la nature de ses compétences, du profil recherché et du besoin de l'entreprise. Toutefois, en mettant en place des campagnes de sensibilisation pour encourager l'accompagnement des employeurs et des employés en situation de handicap cela pourrait améliorer les choses.
Je suis un peu optimiste, car il y a un programme en partenariat avec UE, intitulé «L'emploi aidé» qui consiste à placer la personne handicapée dans le domaine qu'elle maîtrise et surtout dans l'entreprise qui a besoin de ce type de profil. De plus, il a un coach, un superviseur qui l'accompagne. C'est une bonne initiative ; il faut qu'il y ait une volonté politique pour avancer.
– Atika El Mamri
Née à Bouzaréah dans le quartier de Baranès, Atika est psychotechnicienne, diplômée de l'Institut de psychologie appliquée d'Alger. Elle est également enseignante diplômée de l'Ecole normale d'institutrices. Avant d'être réélue à la tête de la Fédération algérienne des personnes handicapées en 2017, elle était enseignante à l'école primaire «Camille douls» à bab El oued, puis à l'école de garçons à Zéralda. Elle a aussi travaillé quelque temps au service recrutement dans une entreprise de véhicules.


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