Les différentes structures de l'Office national de commercialisation des produits vitivinicoles (ONCV) ont été complètement paralysées hier, suite à l'appel à une grève illimitée lancé par le syndicat de l'entreprise pour des revendications liées à «la sauvegarde de l'activité de l'entreprise, en premier lieu, et à l'augmentation des salaires des travailleurs», explique M. Labatcha, secrétaire général de la Fédération nationale des industries de l'agroalimentaire, qui soutient cette action. Toutes les activités étaient hier à l'arrêt, ce qui a engendré également la suspension de toute opération de livraison et d'exportation. Les revendeurs commencent déjà à se plaindre de la rupture de stocks dans la capitale. Les travailleurs dénoncent «les tentatives de destruction menaçant l'activité de l'ONCV». L'action de protestation est, selon ses initiateurs, «un moyen de dénoncer la restructuration des filiales du groupe, opérée il y a quelques années sur ses trois structures d'exploitation» agricole. Cette opération, qui a été réalisée sans consulter le partenaire social, «s'est répercutée négativement sur le rendement du groupe», dénoncent les grévistes. La restructuration, faut-il le signaler, a consisté en le transfert des fermes-pilotes de culture du raisin détenues par l'ONCV à un autre groupe. «L'ONCV, principal fournisseur en vin du marché national et à l'exportation, se trouve donc dépendant de ce fournisseur et subit les aléas de cette situation», dénonce le secrétaire général de la Fédération des industries de l'agroalimentaire, affiliée à l'UGTA. «Le changement de tutelle pour ces fermes-pilotes n'obéit pas seulement à des considérations économiques, mais plutôt politiques», accusent les représentants des travailleurs, qui n'hésitent pas à faire le lien entre cette situation et la volonté affichée dans les hautes sphères de l'Etat hostiles à la production et à la commercialisation des boissons alcoolisées. La grève des travailleurs est motivée aussi par des revendications salariales. Avec des salaires se situant entre 20 000 DA pour les ouvriers et 29 000 DA pour les ingénieurs, en moyenne, le syndicat de l'entreprise réclame le paiement des arriérés des salaires tels que convenus dans les négociations entre les représentants des travailleurs et la direction. «Nous attendons toujours la concrétisation de cette clause», précise notre interlocuteur. Une réunion s'est tenue, hier, entre la SGP des industries de l'agroalimentaire et la fédération UGTA. «Le dialogue est engagé autour des fermes-pilotes. Nous avons également exposé nos revendications, nous n'avons eu aucune réponse concrète. La balle est dans le camp de la direction», précise le représentant de la fédération.