L'Agence nationale de documentation de la santé (ANDS), une structure relevant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, chargée du suivi des projets, est à l'agonie depuis quelques années, mais aucune solution n'a été mise en œuvre jusque-là par la tutelle. Sa dissolution ou un changement des missions seraient désormais à l'ordre du jour, puisque le dossier aurait été demandé pour examen par les services du Premier ministère dans le cadre de la réévaluation des entreprises déficitaires. «La meilleure issue pour cette agence est sa dissolution vu l'état financier catastrophique où elle se trouve. Elle est sur endettée», relève une source proche du dossier. Dans un courrier adressé au ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, en septembre dernier, les travailleurs de l'ANDS tirent la sonnette d'alarme et lancent un appel de détresse sur «la situation dramatique de notre agence aggravée par le non-paiement de nos salaires depuis plusieurs mois et les redevances de la Sécurité sociale du personnel non versées depuis 17 mois, le privant ainsi d'une couverture sociale», avant de rappeler que cela est amplifié par «le recrutement anarchique d'un nouveau personnel sans qualification correspondant aux besoins de l'agence qui eux reçoivent des salaires contrairement aux dispositions de notre convention collective. Pis encore, nous assistons à des dépenses aléatoires telles que l'achat d'ordinateurs, d'imprimantes, d'écrans plats, de meubles ainsi que les travaux d'enjolivement et de confort au niveau de la direction (dalle de sol, mobilier neuf, peinture, fauteuil, table en verre, tapis, etc.). Des acquisitions réalisées fin 2017-début 2018». Ce même personnel avait déjà saisi le ministère de la Santé le 18 janvier 2018 pour les mêmes motifs de «mauvaise gestion». Dans ce courrier, il est même mentionné que «le directeur général de l'agence se permet de donner de l'argent liquide à quelques travailleurs en utilisant la régie, au lieu de régler correctement leurs situations. Une action qui, à notre sens, prouve le manque flagrant de respect de la dignité du personnel», précisent les travailleurs, qui rappellent avoir informé la tutelle, le ministère de la Santé, depuis 2016 mais en vain, puisque rien n'a été fait à ce jour. D'ailleurs, dans un courrier adressé au directeur de l'Inspection du travail de la wilaya d'Alger le 25 juillet 2017, les salariés de l'ANDS dénoncent le laisser-aller des pouvoirs publics face à une situation d'étouffement et ils se disent victimes de la mauvaise gestion de l'entreprise. «Non seulement nos salaires n'ont pas été versés depuis deux mois, mais nous travaillons également dans des conditions inacceptables par manque d'hygiène et de sécurité, ceci nous expose encore plus au risque de contracter des maladies alors que nos assurances ne sont pas encore réglées par l'employeur depuis quelques années», avait écrit le collectif des travailleurs. Par ailleurs, l'agence se retrouve chargée de réaliser le projet de téléradiologie avec toutes les conditions désastreuses dans lesquelles elle se débat. Un projet mort-né, puisque les appels d'offres ont été «infructueux», selon le directeur général de l'ANDS qui passe la main à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour entreprendre ce projet. La PCH a encore du mal à assurer son recouvrement auprès des hôpitaux publics, dont la dette avoisine les 76 milliards de dinars.