Le siège de la wilaya a été investi, hier matin, par quelques dizaines d'habitants du bidonville «Enahla», situé dans la proche banlieue de Karman. Une protestation pacifique pour réclamer des pouvoirs publics un relogement, voire une aide dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Le bidonville «Enahla» reste l'une des dernières excroissances érigées à la faveur du laxisme ambiant qui a prévalu au lendemain d'une grande opération de relogement opérée en 2007. Auparavant, les pouvoirs publics, dont l'APC, la DUC et les services de la daïra avaient recensé les habitations concernées et il subsistait, à l'issue du relogement, moins d'une quarantaine de baraques, laissées en l'état, car la situation administrative de ses occupants était équivoque. S'en est suivi un exode massif et un peuplement sans précédent pour voir le pâté de cloaques exploser pour franchir la barre du millier de familles venues grossir les rangs. De promesses en promesses, ponctuées de vaines attentes, les résidents en sont venus à réclamer «ce droit au toit» qu'on leur a longtemps fait miroiter. Hier, bien que reçus par les responsables au niveau du cabinet, avec l'établissement d'un procès-verbal sanctionnant la rencontre, la confusion est restée totale. Certains spéculent sur les chiffres. Certains évoquent plus de 1000 baraques, alors que d'autres disent 498. A ce cafouillage se sont mêlés certains opportunistes, mais la décantation semble s'opérer du fait qu'un comité de quartier a été élu pour représenter cette population auprès de l'administration et à l'APC. Auparavant, le wali, en marge de sa visite à Tiaret le mois passé, a fait état de «la création de lotissements sociaux au profit de ces gens», mais le chef de daïra fait assortir cette promesse de «la régularisation de la propriété foncière». L'assiette destinée aux lotissements empiéterait sur des terres agricoles. Si ça se confirme, les responsables devront trouver un lieu et régler ensuite le problème de l'éligibilité.