Pour le moins désagréablement surpris par le non-versement de leurs pensions, les retraités de Relizane se sont aussitôt regroupés, hier, devant l'esplanade de la poste pour bloquer, en signe de protestation, la circulation au niveau du boulevard principal de la ville. «Je ne pourrai pas rentrer chez moi aujourd'hui, je n'ai même pas de quoi acheter une baguette de pain», a lancé un ex-agent communal avec amertume. Tout près de lui, un autre, le visage ridé, n'a pas pu retenir ses larmes. «Elle est misérable ma pension, mais je l'attends avec impatience, je me débrouille avec», a-t-il tempêté, en ajoutant : «L'épicier du quartier m'attend au coin et même le boulanger.» Devant un impressionnant cordon sécuritaire, ces ex-employés de différents secteurs ont interrompu la circulation dans le calme et pendant près de quatre heures pour réclamer la régularisation de leur situation. Contacté à ce sujet, un cadre de la Poste a rejeté le problème sur le dos des services de la CNR, qui ont, selon lui, remis un chèque insuffisant. «Nous attendons le complément du montant pour effectuer l'opération de versement», a-t-il souligné. Le directeur de la CNR est resté cependant injoignable. Devant le grossissement de la foule, le chef de cabinet de Mme le wali est descendu sur les lieux et a tenté de calmer les esprits en promettant de prendre les mesures qui s'imposent pour débloquer rapidement la situation.