L'annonce faite par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville lors de sa visite à Jijel, le 18 décembre dernier, sur l'affectation de 300 logements comme solution pour l'évacuation des blocs fissurés n'est pas passée inaperçue auprès des habitants concernés. Impatients d'être déplacés vers de nouveaux logements plus sûrs, des locataires auprès de l'OPGI, habitant la cité Tabriht, à El Milia, ne cessent de frapper à toutes les portes dans l'espoir de trouver une solution à leurs préoccupations. Ils veulent tous en savoir plus sur cette annonce du ministre, qui n'a pas eu de suite, selon leurs déclarations. «On sait que le ministre a promis de trouver une solution à notre problème par le biais de ces 300 logements, mais à ce jour, on n'a eu aucune suite, nous attendons des clarifications à ce sujet, car nous vivons depuis des années un véritable cauchemar et une angoisse permanente dans des blocs menaçants», soutiennent-ils. Tabriht est, pour l'histoire, la cité qui a fait scandale à El Milia, où des milliers de citoyens y ont été logés au début des années 2000 dans des blocs qui n'ont pas tardé à se fissurer. Si certains de ces édifices ont été évacués, d'autres, et en dépit de la menace qu'ils représentent pour leurs occupants, sont toujours habités. Des résidents de cette cité nous ont énuméré 17 blocs «qui sont tous dans un état qui nécessite une intervention urgente de la part des autorités avant qu'il ne soit trop tard», préviennent-ils. Vacillants, délabrés et fissurés, ces bâtiments, de même que toute la cité, n'ont pas été alimentés en gaz naturel à cause des risques qui se présentent. En dépit de cette situation, des occupants des blocs fissurés affirment avoir eu des échos plutôt non rassurants sur leur relogement. «On nous parle de 80 logements, alors que le ministre a fait part d'un programme de 300 unités, on ne veut pas d'un relogement sélectif, nous demandons une solution pour tout le monde», clament-ils. En attendant que ces habitants soient délivrés de leur attente, force est de reconnaître qu'ils vivent dans une situation aussi préoccupante qu'angoissante. Dépêchées sur les lieux, les différentes commissions techniques ont conclu au risque d'effondrement de ces blocs, bâtis sur un sol en perpétuel mouvement. Lancée dans une tentative de les stabiliser, l'opération de leur confortement a échoué.
