Il a fallu attendre 61 ans après sa mort au combat en 1959, alors qu'il était en mission commandée à Oued El Abd, dans la Zone 3, Wilaya 5, et 57 ans après l'indépendance de l'Algérie, pour voir enfin le nom d'Aït Ameur Meziane Saïd, ce chahid émérite, figurer au fronton d'une cité nouvellement érigée à la sortie sud de Tiaret. En effet, la cité des 2000 Logements, sur la route de Sougueur, porte désormais son nom. La cérémonie de baptisation a été solennellement faite par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, lors de sa visite à Tiaret, le lundi 18 février 2019, Journée nationale du chahid. La baptisation a touché aussi un autre chahid, en la personne de Brahimi Mansour, dont le nom figure au fronton d'un établissement scolaire dans la même cité. Inutile de décrire la joie qu'a suscitée l'événement au sein des membres de sa famille. Une famille qui a payé le prix fort à la Révolution de novembre 1954, après que ses membres ont quitté les Ouacifs, où est né Saïd, pour s'établir comme commerçants, non sans participer activement à impulser une réelle dynamique au mouvement national. Tiaret s'enorgueillit d'ailleurs de compter plusieurs autres chouhada, dont les noms figurent au panthéon de l'histoire et au niveau du mémorial des 1900 chouhada, à proximité de Aïn El Djenana, au centre-ville. Le nom de Amar figure au fronton d'une école, alors qu'il est de notoriété que Maâmar, aujourd'hui décédé, animait le «merkez» dans son magasin situé à l'ex-rue Bugeaud (l'actuelle rue Emir Abdelkader). Né le 2 septembre 1924 à Ouacifs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'aspirant politique régional, «Si Hassan» était recherché depuis le 27 novembre 1957 par l'armée et le gouvernement français, en vertu d'un mandat d'arrêt n° 359 dûment établi par le tribunal civil de Tiaret, pour «atteinte à la sécurité extérieure de l'Etat». Il aurait été enrôlé, puis dirigé vers le maquis, jusqu'à sa mort lors d'un accrochage, en compagnie d'autres chouhada, dont Benia Hamid.