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La marche-fête à Béjaïa
Publié dans El Watan le 20 - 04 - 2019

Quelque chose semble avoir durablement changé sous le ciel d'Algérie. Habituellement, le vendredi, l'Algérien met sa gandoura blanche et prend son tapis sur l'épaule pour se rendre à la mosquée faire sa prière et demander à Dieu de lui accorder le pardon dans ce monde-ci et le paradis dans l'autre.
Depuis le 22 février, le vendredi venu, l'Algérien sort son drapeau et sa pancarte, prend sa femme et ses enfants par la main et sort dans la rue pour une prière collective. La même depuis 9 semaines : que le système politique qui a ruiné le pays parte pour qu'advienne une nouvelle République plus juste et plus prospère.
Ce vendredi 19 avril 2019 n'a pas dérogé à la règle. Ils ont été des centaines de milliers à remplir le boulevard principal de la ville de Yemma Gouraya de leurs processions colorées et de leurs chants de colère et d'espoir. Venus des hauts et des bas quartiers de la ville, ancienne et nouvelle, accourus des villes et villages de la vallée de la Soummam, du Mont Ivarissen, des contrées lointaines des Babors, de Tababort, des Bibans, du Djurdjura, ils ont formé d'intarissables ruisseaux venus couverts de drapeaux avant de se jeter dans le grand fleuve citoyen du vendredi.
Une marche ? Plutôt une gigantesque fête nationale qui célèbre l'amour d'une patrie trahie et blessée, l'union d'un peuple qui retrouve sa dignité et qui redresse fièrement la tête. Cela tient aussi du carnaval tant l'expression artistique est aussi foisonnante que débridée. Des chants et danses, des percussions en veux-tu en-voilà, des dessins humoristiques, des slogans ravageurs, des expressions fines ou carrément assassines, des calembours, l'imagination a pris le pouvoir pour fustiger le Système.
Plurielles, individuelles ou collectives, toutes les expressions ont été unanimes à dire que la classe dirigeante du pays a failli et trahi et qu'elle doit céder la place à des gens plus propres et plus compétents. Nous ne reviendrons pas sur les slogans, tout le monde les a aujourd'hui appris par cœur.
Nous ne reviendrons pas non plus sur les chansons, hymne à la liberté ou à la fraternité. Tout semble indiquer, encore une fois, que le divorce soit définitivement consommé entre le peuple et ses dirigeants trop vieux et trop repus.
La marche s'est comme à son habitude ébranlé de l'esplanade de la maison de la Culture pour sillonner toute la ville jusqu'au port avant de faire demi-tour. Pour la petite anecdote, il nous a été impossible de retrouver Nadia Matoub, qui nous avait pourtant fixé rendez-vous sur l'esplanade de la maison de la Culture tant la foule était compacte.
Jointe au téléphone en fin de journée, celle-ci nous avait avoué être extrêmement fatiguée mais très heureuse d'avoir vécu cette journée de marche à Béjaïa. Trop sollicitée de toute part pour des interviews et des photos, Nadia Matoub a fini par être mise de force par son service d'ordre, formé d'amis et de jeunes du quartier, dans la cabine d'un camion pour la soustraire aux admirateurs.
Les Béjaouis ont été des milliers à lui témoigner de l'amour et du respect, tant pour elle-même et le combat qu'elle mène pour préserver la mémoire de son défunt mari, que ce qu'elle incarne en étant cette femme qui a partagé la dernière partie de la vie du Rebelle, aujourd'hui icône de tout un peuple et même au-delà.
Cette marche du vendredi permet aussi de renouer des liens sociaux ou politiques rompus. Des citoyens ont tenu à distribuer des bananes, des bonbons, des bouteilles d'eau et même des repas préparés à la maison. D'autres, et c'est devenu une coutume, ont mis un point d'honneur à nettoyer les rues empruntées par la procession des détritus jetés par des marcheurs indélicats.
Les manifestants se sont quitté à la fin de la journée sans le moindre incident fâcheux à déplorer. La ville a fini par retrouver son calme et les marcheurs leurs foyers. En se donnant rendez-vous encore une fois pour le vendredi prochain.


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