Jamais un président américain ne s'est attaqué à une possible instauration de la paix au Proche-Orient comme le fait Donald Trump. Jamais un président américain ne s'est attaqué avec une incroyable férocité à un peuple dépouillé de sa terre et de ses droits comme le fait le locataire de la Maison-Blanche. Jamais un président américain n'a fait acte de soumission à un Israël plus agressif et plus expansionniste et qui porte atteinte aux intérêts mêmes des Etats-Unis. Washington persiste et signe. Depuis plusieurs mois, il claironne sur tous les toits qu'il prépare pour le Proche-Orient un plan de paix unique en son genre et qui plus est, sera accepté par toutes les parties, principalement les Israéliens et les Palestiniens. Donald Trump n'oublie jamais au passage son soutien indéfectible à Israël. Le Washington Post a révélé vendredi les grandes lignes de ce plan. On retient deux idées essentielles : Jérusalem restera la capitale d'Israël et il est exclu qu'il y ait deux Etats, l'un palestinien et l'autre israélien. A lire ce plan, l'objectif est clair : humilier les Arabes et les musulmans et étouffer les Palestiniens dans une sorte de restauration de l'Afrique du Sud de l'époque de l'apartheid. Une horrible provocation qui aura des conséquences terribles auxquelles les Israéliens eux-mêmes n'échapperont pas. Pourquoi une telle folie chez Donald Trump, qui est connu pour être un grand raciste et un antisémite, selon la tradition de l'Amérique profonde dont il fait partie, même s'il clame son attachement à Israël ? De ce fait, il n'éprouve aucune honte ni aucune gêne à vouloir jouer le rôle de juge et partie au Proche-Orient. Il en a donné la preuve éclatante en désignant son gendre, Jared Kushner, pour préparer un «plan de paix». Le mari de sa fille Ivanka est connu pour être un sioniste radical, issu d'une riche famille de juifs new-yorkais très liée à la droite radicale israélienne, notamment Benyamin Netanyahu, le Premier ministre d'Israël. Ce dernier est d'ailleurs toujours hébergé chez Jared Kushner chaque fois qu'il se déplace à Washington. Cela signifie qu'il n'y a rien à espérer à l'avenir pour la paix au Proche-Orient, d'autant que Donald Trump se sent obligé de renvoyer l'ascenseur au lobby sioniste américain, dont l'une des plus grosses fortunes a contribué au quart du financement de la campagne électorale du locataire de la Maison-Blanche. Le désir de justice manifesté par l'administration américaine est encouragé par l'attitude passive du monde arabe qui s'est totalement délesté de la question palestinienne. Le peuple palestinien est désormais abandonné à son sort et même la solidarité verbale des «pays frères» ne s'exprime plus. Pire, l'Arabie Saoudite fait même dans la trahison. Les gardiens des Lieux Saints de l'islam ont nommé une alliance stratégique avec Israël. Pour bien souligner celle alliance, Mohammed Ben Salmane, prince héritier et homme fort du pays, a demandé à l'OLP de renoncer à faire de Jérusalem la capitale du futur Etat palestinien si ce dernier est appelé à être créé. Comme quoi, le bouclier protecteur américano-israélien coûte cher.