A l'ère du numérique et des réseaux sociaux, le MDN continue à communiquer au compte-gouttes sur la situation sécuritaire. Avant-hier, dans le communiqué concernant l'embuscade de Dellys, la Grande muette n'a en aucun cas fait référence aux deux soldats de la Marine nationale, dont un capitaine, tombés à la fleur de l'âge lors de l'accrochage qui a eu lieu dans la forêt surplombant la ville de Dellys. L'un d'eux, Sofiane Dilmi, est natif de Bordj El Bahri (Alger), tandis que son compagnon d'armes est originaire d'Oum El Bouaghi. D'habitude très prolixe sur le fait sécuritaire, le MDN s'est contenté d'annoncer uniquement l'élimination de deux dangereux terroristes et la récupération d'un pistolet mitrailleur de type kalachnikov, une quantité de minutions et une grenade. Alors que les photos des martyrs de l'armée ont fait le tour du monde, aucun message de condoléances ou hommage officiel n'a été rendu à leur mémoire. Ce devoir a été fort heureusement bien accompli par ces milliers d'Algériens qui ont exprimé leur compassion et leur solidarité sur la Toile à l'égard des familles et proches des victimes. Hier, le bilan de l'embuscade s'est alourdi avec le décès, à l'hôpital de Dellys, d'un citoyen des suites de ses blessures. Ce dernier a été atteint par une balle perdue au moment de l'accrochage, a-t-on appris. En fin de matinée, le MDN a pondu un autre communiqué annonçant l'identification d'un des terroristes éliminés (Mesrour Rachid), qui avait rejoint le maquis en 2008. Mais toujours pas un mot sur les défunts soldats de la Marine. Bien que la page du terrorisme ait été tournée par les Algériens, la mort des deux militaires a rappelé à plus d'un les mauvais souvenirs d'une période triste et douloureuse. Selon nos sources, l'embuscade est survenue dans la forêt d'Assaouaf, sur les hauteurs de l'ex-Ressucurus. Les militaires ont été surpris lors d'une opération de routine dans ce maquis réputé avoir été le fief des groupes terroristes durant la décennie noire. L'un des terroristes abattus par les forces de l'ANP, en l'occurrence Mesrour Rachid, alias «Khatab», habitait à quelques encablures du lieu de l'embuscade. Pour certaines sources, ce sanguinaire serait revenu dans son patelin à l'occasion du mois de Ramadhan. Car il faut dire que les groupes armés sévissant dans la région ont été complètement anéantis par les services de sécurité. Une source sûre fait état d'un seul terroriste, C. Lounès, natif de la wilaya, qui écume encore les maquis. Malgré cela, la vigilance doit toujours être de mise, même si d'aucuns souhaitent la levée de certains barrages de contrôle à l'occasion de la saison estivale.