Plus de 500 familles vivent une insupportable sécheresse depuis déjà plus de 15 jours. Ces familles n'habitent pas l'une des zones enclavées de la wilaya de Skikda comme on aurait tendance à le croire, mais plutôt dans la ville de Skikda, plus précisément au lotissement Briqueterie Sud. Cette situation pour le moins intolérable incommode les habitants, qui ne savent plus à quel saint se vouer. «On s'est rapprochés à plusieurs reprises de la direction de l'ADE pour signaler cette diète, mais l'eau tarde toujours à couler dans nos robinets. Elle coule cependant et à grand débit sur la chaussée», témoignent les habitants du lotissement. Ces derniers rapportent qu'il suffit que les agents de l'ADE ouvrent les vannes desservant le lotissement pour que de véritables jets d'eau apparaissent un peu partout. Pour faire cesser ces fuites ou pour cacher les malfaçons relevées dans la réalisation du réseau, l'ADE procède souvent à la fermeture des vannes aux dépens des besoins des habitants qu'on oblige ainsi à payer les frais de l'incompétence. «Ces fuites ont été signalées il y a déjà plus d'une année, mais rien n'a été fait depuis», rapportent les habitants. «Lorsqu'on ouvre les vannes, le débit qui parvient seulement aux rez-de-chaussée est vraiment insignifiant. C'est du goutte- à-goutte. Toute l'eau se perd sur la chaussée. C'est une situation qui a trop duré et aujourd'hui, nous sommes à la troisième semaine de sécheresse», ajoute-t-on. Pour pallier la rareté du précieux liquide, les habitants se retrouvent contraints de s'approvisionner auprès des «vendeurs d'eau» monnayant la citerne à 1 500 DA. «C'est une eau que nous n'utilisons que pour le ménage. Pour boire ou cuisiner, on se rabat sur une autre catégorie de vendeurs d'eau, en payant le litre à un dinar, sans parler de l'habituelle eau minérale». La situation que vit le lotissement de la Briqueterie Ouest n'est malheureusement pas l'unique «os», dans la ville de Skikda. Les habitants du lotissement «Boulekroud-jonction» vivent le même calvaire depuis déjà plus d'un mois. La cause ici est la même : les multiples fuites relevées sur le réseau d'alimentation. «Ici, les vendeurs majorent leurs prix en proposant leur citerne à 2000 DA», rapporte un habitant des lieux. Voilà donc où en est Skikda. Une wilaya où même l'eau se raréfie et il se trouve malheureusement encore des responsables qui, à longueur de jour, restent prêts à vous parler de projets de développement. Peut-être qu'ils parlent d'une autre wilaya. Qui sait ?