L'affaire de l'assemblée générale élective (AGE) de la Fédération algérienne de football (FAF) du 20 mars 2017 va bientôt être traitée par la justice. En effet, tous les membres du bureau fédéral issu de cette assemblée générale ont été entendus par les services de police spécialisés en la matière. Pour rappel, Ali Baameur, président de la commission électorale, avait démissionné lorsqu'El Hadi Ould Ali, l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, a voulu lui imposer la date de l'AGE. Le président de la commission électorale a refusé l'injonction du ministre et a donné sa démission. Hassan Hamar, président de la commission de recours, avait pris le relais à la présidence de la commission électorale et a organisé l'AGE. L'élection des deux hommes aux fonctions indiquées était entachée d'une flagrante transgression du code électoral de la FAF et de la FIFA. Les textes indiquent clairement que le président de la commission électorale et le président de la commission de recours doivent être des juristes de formation. Les deux ne le sont pas. L'élection du bureau fédéral a eu lieu malgré la mise en garde de Ali Baameur. Deux ans plus tard, des documents fuités ont mis en cause tout le processus de l'élection de mars 2017. Un simple recours devant le tribunal administratif aurait débouché sur l'annulation du scrutin. La justice a fini par s'intéresser au dossier après la plainte de la FIACS suite à laquelle tous les membres du bureau fédéral ont été convoqués et entendus par les services de police, avant la transmission du dossier aux instances compétentes. Il y a lieu de souligner l'inobservation totale de l'article 181 de la loi 13-05 de la part des acteurs et parties concernés par le non-respect des lois et textes, comme ce fut le cas dans l'affaire présente. L'article en question précise : «Le ministre chargé des Sports veille au contrôle du respect des lois et règlements en vigueur par le Comité national olympique, le Comité national paralympique, les Fédérations sportives nationales, les ligues et clubs sportifs.» Rien n'a été fait dans ce cadre. Les concernés, identifiés dans l'article indiqué, doivent eux aussi s'expliquer sur le mutisme qu'ils ont observé alors que la loi les oblige à la respecter scrupuleusement. Ce serait bien que la police auditionne les concernés et leur demande pourquoi ils n'ont pas réagi lorsqu'ils ont été informés de la transgression commisse le 20 mars 2017.