Les manifestations pour une rupture totale avec le système en place ont repris de plus belle, ce vendredi 7 juin 2019, à Sidi Bel Abbès. Pour le 16e vendredi consécutif, des milliers de manifestants ont de nouveau réinvesti la rue et emprunté les mêmes itinéraires qu'ils sillonnent voici près de quatre mois. Si durant la dernière semaine du mois de ramadhan les manifestations de rue avaient, quelque peu, baissé d'intensité, la reprise en force de la contestation était prévisible au lendemain des fêtes de l'aïd el-fitr. « Nous restons déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications. Le dernier mot revient au peuple qui rejette catégoriquement tout dialogue tant que les symboles du système Bouteflika demeurent encore en place », déclarent à El Watan de jeunes manifestants rassemblés vers 14 h, juste après la prière du vendredi, sur la place du 1e Novembre (ex-Carnot), en plein centre ville. C'est à partir de ce lieu symbolique que la manifestation s'est ébranlé, comme à l'accoutumée, puis a pris la direction du Boulevard Khemisti, des avenues Colonel Amirouche et Didouche Mourad. « Bensalah dégage », « Bedoui dégage » ou encore « dawla madania machi askaria (Un état civile et non pas militaire, ndlr) sont les slogans scandés par les manifestants en guise de réponse au discours prononcé jeudi par le chef de l'Etat et diffusé sur la télévision officielle. « Malgré le rejet massif de la population, le pouvoir en place tente encore de manœuvrer et de vouloir se maintenir en place. Cet entêtement ne fait qu'attiser la constations », observe un syndicaliste convaincu de la nécessité d'une transition politique consensuelle et apaisée, mais sans les symboles du système Bouteflika.
