A l'issue de longues auditions en plénière, hier, devant le tribunal pénal relevant de la cour de justice de Tiaret, le représentant du ministère public a requis des peines de deux années de prison ferme et 3 millions de dinars d'amende pour «non-assistance à malades en danger» à l'encontre d'un groupe de travailleurs relevant des corps médical et paramédical du service néphrologie, connu sous le nom de ‘‘clinique de dialyse''. La plainte a été introduite par la direction de l'hôpital en janvier dernier, en plein milieu d'un bras de fer qui opposait les travailleurs de l'EPH Youssef Damerdji de Tiaret à l'ex- directrice relevée depuis de ses fonctions d'une manière peu cavalière. L'affaire a suscité une grande polémique auprès de l'opinion publique locale scandalisée quand «le personnel du service de dialyse venait de refuser des soins aux malades, des insuffisants rénaux traités dans l'établissement», assurait-on à l'époque des faits. En signe de protestation, les malades, appuyés par des proches et même du mouvement citoyen, ont investi la voie en la bloquant avec leurs corps, alors qu'ils devaient être sous les machines. La situation a amené les autorités à réquisitionner des services d'autres structures sanitaires, dont ceux de Sougueur et Mahdia, et mobiliser des ambulances pour emmener se faire soigner, pendant la nuit, des dizaines de dialysés. Pas moins de 45 insuffisants rénaux ont pu régénérer leur sang et être sauvés d'une mort certaine. A l'époque, les travailleurs grévistes ont argué de «l'absence d'équipements et de consommables». Le verdict est attendu pour dimanche prochain.