Il y a déjà eu 4 Constitutions. La première pour Ben Bella, issue d'une Assemblée constituante, vite suspendue en 1965 par le colonel Boumediène qui a gouverné sans Loi fondamentale jusqu'à ce qu'il crée, en 1976, une Constitution pour instaurer le FLN parti unique,- mais avec un article 9 qui disait que «la représentation du peuple [élus et gouvernants] est incompatible avec la richesse ou la possession d'affaires». Article effacé par le suivant, le colonel Chadli, qui a modifié trois fois la Constitution jusqu'à en rédiger une nouvelle en 1989, suite aux émeutes d'Octobre 1988 pour instaurer un début de démocratie. Le général Zeroual écrit la sienne en 1996 pour limiter les mandats présidentiels, qui sera modifiée trois fois par le commandant Bouteflika, en 2002 pour tamazight langue nationale, en 2008 pour se représenter et instaurer l'article 102 qui lui a été fatal, puis en 2016 pour tamazight langue officielle. Si l'on compte les modifications sérieuses, il y a donc eu 10 Constitutions, la dernière étant celle qui nous régit aujourd'hui, avec tous les problèmes qu'elle pose. Car en 2019, c'est le régime, peu à l'aise avec les lois, qui défend la Constitution et la population qui n'en veut plus, avec une nouvelle incidence gérontocratique, Bensalah et sa maladie. S'il meurt avant l'élection d'un Président, que va-t-il se passer, d'autant que ce scrutin est compromis ? Qui le remplacera ? Le président du Sénat ? Son fils ? Le chef de la Protection civile ? On s'en rappelle, à la mort de Boumediène, il a fallu que l'Etat profond trouve une règle pour imposer son candidat alors qu'il aurait pu organiser une élection, «l'officier le plus ancien au grade le plus 16° élevé», ce qui a donné Chadli Bendjedid. Qui est 26° 28° aujourd'hui l'officier le plus ancien au grade le plus élevé ? C'est Gaïd Salah. Il faut donc revenir à l'Assemblée constituante de 1962 et inverser la règle, l'officier le plus jeune au grade le moins élevé. Un aspirant. Qui aspire à quelque chose de sérieux. Et de civil.