Sans aucun préavis, le conseil communal de Tidjelabine a décidé, mercredi dernier, de fermer le marché de voitures. Motif invoqué : absence de soumissionnaires à l'avis d'appel d'offres pour sa location. Le prix de base de près de 17 milliards de centimes fixé par la direction des Domaines a découragé les candidats. La réglementation ne permet pas au staff communal d'intervenir pour revoir à la baisse ce prix. D'où l'impasse avec un fonctionnement à perte. Le P/APC, Guessoum Belkacem, a préféré donc «limiter les dégâts sur les frais de sa gestion supportée par la commune depuis la fin de l'ancien bail, il y a quelques mois». Toutefois, le wali, Yahia Yahiaten, avait réagi le lendemain, en s'opposant à sa fermeture. Cette réaction n'a pas réussi à dissuader le conseil communal qui a maintenu sa décision. L'après-midi, même les événements se sont précipités et suite à une réunion, les deux parties ont finalement maintenu la décision de fermeture. Ce n'est pas la première qu'une telle situation est provoquée par le maire de Tidjelabine. Un conflit avait surgi entre lui et l'ex-wali, M. Salamani, à propos de la délocalisation des habitants du site chalets pour la récupération du terrain et sa cession à un investisseur. Le bras de fer avait aussitôt provoqué un rassemblement de la population en soutien à son président de l'APC. Beaucoup estiment que la réglementation doit être revue pour donner plus de prérogatives aux élus locaux dans la gestion de leur commune, y compris le droit décisionnel de revoir à la baisse (ou à la hausse) les prix des biens de l'Etat situés sur leur territoire de compétence, selon les cours du marché. Le recouvrement nécessite des appréciations économiques loin de toute vision bureaucratique. «Le code communal comporte encore des lacunes sur lesquelles le législateur devrait se pencher pour libérer les communes des carcans de la centralisation nationale ou départementale», estiment les experts. Il est sûr aussi qu'avec cette fermeture, le marché des voitures -déjà bien à mal avec les scandales qui ont touché les hommes d'affaires ayant lancé plusieurs usines de montage- subira des contrecoups inflationnistes aigus dans les prochains jours.