Annoncée par les autorités de la wilaya il y quelques mois, l'ouverture d'espaces de culture et d'artisanat le long de la galerie touristique de La Casbah, n'a pas eu lieu. Cette décision a été prise en vue de redynamiser la vie culturelle, économique et sociale dans cette cité ancestrale. Sauf que, depuis l'annonce de la décision, aucun espace dédié à l'artisanat n'a été ouvert. A l'occasion de la Journée nationale de La Casbah, célébrée le 23 février, les autorités de la wilaya avaient annoncé la mise en place d'un groupe de travail chargé de «redonner vie à cette vieille citadelle à travers la promotion des activités culturelles, sociales et économiques». Les mêmes autorités avaient déclaré que les visiteurs de la capitale découvriront, à partir de cet été, «des espaces dédiés à l'artisanat et aux métiers». D'après des spécialistes, cette démarche, qui consiste à revitaliser la vieille médina en créant des espaces dédiés à l'artisanat et aux activités économiques, est une démarche prématurée, car La Casbah est en ruine. Il faut d'abord sauver les vieilles bâtisses en entreprenant un vrai travail de restauration, pour ensuite parler de revitalisation. Ce qui a été fait jusqu'à présent dans le domaine de la restauration se limite à l'étayement des maisons qui menacent ruine, qui plus est avec du bois de mauvaise qualité. La restauration de La Casbah est désormais «une priorité absolue», car la ville tend à disparaître si rien n'est fait. Certes, des choses ont été accomplies, telles que les travaux au niveau du Palais du Dey, de Dar El Baroud (poudrière), de la mosquée du Dey et du Palais des Deys, entre autres. Cependant, beaucoup reste à faire. Un budget de 2400 milliards de centimes a été consacré à la réhabilitation de La Casbah d'Alger et 40 bureaux d'études supervisent les travaux. Toutefois, il faut noter l'absence de volonté politique, car depuis que la sonnette d'alarme a été tirée, les travaux de restauration n'enregistrent pas de grandes avancées. A l'indépendance de l'Algérie, il restait encore un certain nombre de douirettes. Actuellement, seules 400 d'entre elles sont encore debout. En l'absence d'une prise en charge sérieuse de La Casbah, ces 400 douirettes disparaîtront. «Le problème de la Casbah réside dans le fait qu'il n'y a pas de volonté politique. Cela fait au moins 30 ans qu'on parle de restaurer la vieille médina. Ce qui a été accompli jusqu'ici, est une goutte d'eau dans un océan. La Casbah est devenue un fonds de commerce. Même les habitants qui ont été relogés afin de dégager les maisons, on pouvait les reloger 11 fois de suite, tant les indus occupants ont profité de la situation pour avoir des logements qu'ils ne méritent pas. Il est temps de prendre des décisions courageuses et pertinentes pour faire avancer les choses. Le concept de revitalisation de La Casbah d'Alger peut attendre. Il faut d'abord sauver ce qui existe», confie-t-il.