L'adhésion de l'Algérie à l'OMC, bien qu'elle soit confirmée comme une «nécessité», continue à susciter «questionnements» et «hésitations», a indiqué, hier à Alger, l'économiste et universitaire Youcef Benabdallah, cité par l'APS. Il a précisé, cependant, que les textes existants ou proposés ne concrétisaient pas l'adhésion comme une «option stratégique», ajoutant qu'il est ainsi de la question notamment de l'investissement étranger, des marchés publics, des licences d'importation et d'exportation. Dans son analyse, le Pr Benabdallah a estimé que la politique commerciale de l'Algérie avait souffert d'«incohérences», tout comme la politique économique globale, dont elle n'est qu'un élément, relevant que «la preuve de cette assertion est la dépendance accrue à l'égard des importations, résultat contraire à la politique de substitution d'importation prônée ouvertement ou indirectement». La seconde preuve, a-t-il dit, est la spécialisation dans la mono-exportation d'hydrocarbures, affirmant que c'est à l'aune de ces deux fortes caractéristiques qu'il faut se prononcer sur l'adhésion ou non aux règles multilatérales. «Il paraît évident que l'Algérie s'est marginalisée du processus de mondialisation, dont beaucoup de pays en développement ont su profiter pour s'approprier la technologie, élargir leurs parts sur les marchés intérieurs et internationaux et restructurer leurs économies vers le haut des chaînes de valeur globales», a-t-il avancé. Pour lui, les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 et d'autres plus récentes (remise en cause des libertés concédées aux IDE, de certaines dispositions liées à la clause du traitement national, l'interdiction de certaines importations, etc.) s'inscrivent en faux par rapport aux engagements bilatéraux, régionaux et multilatéraux signés par l'Algérie en matière d'investissement et remettent en cause les réformes accomplies.