Une mission d'audit, composée de deux cadres du ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière séjourne à Tiaret depuis dimanche pour s'enquérir de la situation du secteur qui vit, faut-il le souligner, une grave crise de gestion, induite en partie par les dettes, mais aussi par un management aux antipodes des méthodes de gestion. Messieurs Kaci et Talhi, membres du cabinet du ministre de la Santé, ont été inspecter les EPH de Tiaret, Mahdia, Ksar Chellala et Frenda, mais aussi certains EPSP et établissements spécialisés, où, apparemment, beaucoup de lacunes ont été relevées. Ce n'est d'ailleurs pas un secret de Polichinelle de dire que le secteur agonise et que les solutions préconisées pour le sortir de cette situation n'ont pas valu une adhésion, tant de la part du personnel que des responsables. L'exemple qui illustre le mieux cette donne reste l'hôpital Youssef Damerdji, du chef-lieu, et la mésaventure vécue par l'ex-directrice, relevée de ses fonctions, alors qu'elle allait engager de profonds changements, salués du reste favorablement par une grande partie de l'opinion publique locale. L'épisode de Khadidja Zerrouki reste une illustration de la gabegie dont font preuve certains responsables, qui voudraient plutôt voir asseoir la paix sociale qu'à s'occuper des intérêts de la collectivité et des malades. On ne va pas ici relater ce qu'endurent les malades, ni ces personnes évacuées dans l'urgence, ni comment elles sont accueillies et traitées, mais évoquer les lourdes dettes qui grèvent une bonne gestion, et par conséquent l'absence de composants et la vétusté de certains équipements. A lui seul, l'EPH de Tiaret cumule plus de 100 milliards de dettes, dont plus de 93 milliards au titre des fournisseurs. Placer des équipements de pointe, c'est bien, mais les gérer d'une manière optimale reste une gageure. C'est dans ce contexte, marqué en amont par le mauvais dispatching de la ressource, y compris les spécialistes sur le territoire, le problème de logements et d'autres tares encore-, qu'intervient la mission d'audit. A la fin de son périple, une rencontre-bilan est prévue. Gageons que pour lever les équivoques et dans l'intérêt du malade ses membres feront l'effort de communiquer.