La pollution de l'Oued Mekerra continue d'inquiéter les défenseurs de l'environnement qui ont multiplié, ces jours-ci, les appels pour accélérer l'opération d'éradication des points de rejets d'eaux d'usées et l'enlèvement de la multitude de détritus qui tapissent le lit de ce cours d'eau. Les rejets finaux d'assainissement et les décharges d'ordures ménagères et industrielles se comptent par dizaines. L'Oued Mekerra, qui traverse plusieurs communes du nord de la wilaya (Sidi Lahcen, Sidi Brahim…) renvoie, depuis quelques semaines, une image des plus désolantes. Déjà souillé par des tonnes de déchets, ce fleuve connaît depuis peu une évolution inquiétante des indices de pollution qui mettent sérieusement en danger la santé publique et annoncent des épidémies majeurs. «La stagnation des eaux et la multiplication des rejets de déchets en tous genres nous fait craindre le pire. Depuis le début de l'été, les riverains passent les nuits à volets fermés pour se prémunir des piqûres de moustiques en pleine prolifération», se plaint un habitant du quartier Perrin. «Il semble que les pouvoirs publics n'ont pas encore pris conscience du danger qui guette les habitants des quartiers que traverse l'Oued», ajoute-t-il, au moment où des associations locales ne cessent d'alerter les responsables concernés sur la nécessité d'entamer des travaux de dépollution. Au niveau du pont Péri, il est aisé de constater de visu l'ampleur de la catastrophe, là où justement les travaux de réhabilitation de l'Oued ont débuté, en 2016, sur une longueur de 4,5 kilomètres. Des travaux prévus en deux phases, et dont la première consistait à éliminer les points de rejet des eaux usées le long de l'oued. Selon la direction des ressources en eau, une première estimation faisait état de l'existence de 42 rejets d'eaux usées représentant un débit estimée à 250 litres/seconde. Mais force est de constater que depuis l'entame des travaux de réhabilitation, les rejets n'ont pas cessé et leur éradication semble s'éterniser.