Plus d'une centaine de personnes, hommes et femmes, des clients de l'agence BADR de Tiaret situé sur la route de Sougueur ont fermé le siège de la banque hier avons-nous constaté sur place. Par cette action de protestation, les clients de cette agence exigent ni plus ni moins que le remboursement des colossales sommes d'argents détournés de leurs comptes. Les protestataires, dont certains ont été soustraits de plusieurs millions de dinars, ont scandé des mots d'ordres peu amène à l'endroit de «ces cols blancs» qui ont manipulés leurs comptes depuis des mois. «Rendez-nous notre argent ô voleurs !» et autres slogans de dépit ont été scandés. Les protestataires ont été finalement reçus par le DRE, situé en dessus de l'agence, et des attestations leurs ont été fournies pour attester que bel et bien leurs comptes ont été indument débités. Des sources au fait du dossier expliquent que «le préjudice causé aux clients et à la banque tourne autour des 800 millions de dinars alors que les inspecteurs n'avaient pas fini de recevoir les plaintes». Entre-temps, la brigade économique et financière de la police judiciaire enquête sur ce gros scandale que quelque part on voudrait taire. Certes, il y eu depuis le limogeage du directeur et la mise sous mandat de dépôt du caissier, mais les déposants sont toujours dans l'expectative. Les victimes se comptent chez toutes les catégories sociales. Depuis l'homme d'affaire à la veuve venue déposer son capital de décès en passant par des victimes dans les professions libérales : commerçants, pharmaciens, architectes etc. L'opinion publique locale, qui suit les péripéties de ce détournement inédit, se détourne de plus en plus de la BADR décidément en proie à plusieurs autres scandales en relation avec les affaires des coopératives et du trafic sur les blés et de l'orge de consommation et une autre se rapportant à une énigmatique affaire de billets de banques. Le tout intervenant alors que la campagne moissons battages bat son plein puisque Tiaret demeure la première région productrice en céréales avec ses 350 000 hectares de terres emblavées.